PRESIDENCEOn fait le bilan du «grand débat» d'Emmanuel Macron

Grand débat national: 56 heures de débat, un tour de France et des critiques... On fait le bilan du «grand débat» d'Emmanuel Macron

PRESIDENCELe grand débat national, lancé le 15 janvier, prend officiellement fin ce vendredi. En deux mois, le chef de l'Etat a rencontré les maires de neuf régions et débattu plus de 56 heures.
Emmanuel Macron lors d'un débat organisé à Greoux-les-Bain, le 7 mars 2019, entre le président, des élus et des jeunes.
Emmanuel Macron lors d'un débat organisé à Greoux-les-Bain, le 7 mars 2019, entre le président, des élus et des jeunes. - Ludovic MARIN / AFP
Laure Cometti

Laure Cometti

L'essentiel

  • Sorti du chapeau d’Emmanuel Macron pour sortir de la crise des « gilets jaunes », le « grand débat national », lancé le 15 janvier, a aussi permis au président de s’engager à rencontrer les maires de toutes les régions de France.
  • Le chef de l’Etat a aussi participé à des débats locaux avec des citoyens. Ses interventions dans la consultation, auprès d’élus et de citoyens, ont été largement médiatisées, suscitant les critiques de l’opposition mais aussi des garants du « grand débat national », nommés par l’exécutif.
  • Au total, il a débattu durant plus de 56 heures, et ce n’est pas fini : Emmanuel Macron doit encore rencontrer les élus de Corse, de Bretagne, des Pays de Loire et des Hauts-de-France.

«Je rencontrerai moi-même les maires de France, région par région », avait annoncé Emmanuel Macron président le 10 décembre dernier, après avoir dégainé son « grand débat national » pour sortir de la crise des « gilets jaunes ». Un mois plus tard, c’est par un débat avec 600 maires normands que l’Elysée choisissait de lancer officiellement cette consultation. Alors qu’elle s’achève officiellement ce vendredi, le chef de l’Etat a participé en deux mois à une douzaine de rencontres dans l’Hexagone, au point de susciter les critiques de l’opposition, mais aussi des garants du « grand débat national ».

Un Tour de France Macron



En deux mois, le débat a rempli l'agenda du président, qui a débattu :

  • le 18 janvier avec les maires d’Occitanie, à Souillac
  • le 24 janvier avec ceux de la région Auvergne-Rhônes-Alpes, à Valence
  • le 1er février avec les maires d’outre-mer reçus à l’Elysée
  • le 4 février avec les élus franciliens, à Evry-Courcouronnes
  • le 7 février à Autun avec les maires de Saône-et-Loire, puis avec un millier de jeunes à Etang-sur-Arroux
  • le 14 février avec les maires de l’Indre, à Gargilesse-Dampierre
  • le 26 février, avec les maires du Grand Est conviés à l’Elysée
  • le 1er mars à Bordeaux avec les maires de Gironde
  • le 7 mars à Gréoux-les-Bains avec des élus, des associations et des jeunes du Var et des Alpes-de-Haute-Provence

Plus de 56 heures de débats filmés

Le président s’est aussi « invité » à des débats locaux, mais pas n’importe lesquels. . Le premier, à Bourg-de-Péage, le 24 janvier, était animé par le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume. Le second, à Pessac, le 28 février, était organisé par une député macroniste de la majorité, Bérangère Couillard, sur le thème des femmes.

D’après notre décompte, le chef de l’Etat a participé à un peu plus de 56 heures de débat depuis le 15 janvier.

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Des échanges systématiquement filmés et diffusés par l'Elysée sur les réseaux sociaux, avec des vidéos cumulant jusqu’à 226.000 vues sur Facebook pour la plus regardée. Ils ont aussi été relayés par les médias et retransmis sur les chaînes d’information. Au mois de janvier, BFMTV et franceinfo ont ainsi comptabilisé respectivement 11h27 et 10h10 de temps de parole du chef de l’Etat.

Critiques de l’opposition et des garants

Cette médiatisation agace l’opposition. Après Les Républicains, le Rassemblement national et le Parti socialiste, la France insoumise a à son tour saisi le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), le 1er mars, de la question du temps de parole d’Emmanuel Macron. Mais hors période électorale, l'exécutif dispose d'un tiers du temps de parole total des politiques diffusés à la radio et la télé. Contactée par 20 Minutes, BFMTV estime que la chaîne n’aura aucun mal à respecter ce ratio. Le décompte du temps de parole pour la campagne européenne ne débutera que le 13 mai.

Outre les opposants politiques, les garants du débat, nommés et choisis par l’exécutif, ont critiqué mardi ces interventions répétées d’Emmanuel Macron, et des membres du gouvernement, qui ont selon eux « pu contribuer, après avoir mobilisé, à entraver la mobilisation » des Français.

« Nous ne sommes pas maîtres de cette couverture médiatique, mais c’est toujours bien que cette exposition ait eu lieu, cela a participé à l’intérêt des Français pour le grand débat », nous répond l’Elysée, balayant les « suspicions de campagne déguisée ».

Des déplacements jusqu’en avril

Le marathon d’Emmanuel Macron n’est pourtant pas tout à fait terminé : il recevra lundi à l'Elysée des universitaires et des intellectuels pour un nouveau débat. La présidence nous confirme également que le chef de l'Etat rencontrera des maires de Corse, des Pays de la Loire et de Bretagne, et recevra ceux des Hauts-de-France à Paris. Des rendez-vous qui pourraient s’étaler jusqu’à la mi-avril, avant une clôture officielle par le chef de l'Etat en avril, puis « le temps des propositions et de l’action, qui se déploieront jusqu’à l’été », selon Selon Sébastien Lecornu, ministre coanimateur du grand débat national, interrogé par le Journal du dimanche.

L’agenda présidentiel pourrait donc se télescoper avec le lancement officiel de la campagne européenne de son parti, puisque La République en marche (LREM) a, annoncé que son premier meeting aura lieu le 30 mars, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).