Européennes: L'ex-Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin soutiendra Emmanuel Macron
RALLIEMENT•C'est le président des Républicains lui-même qui lui a demandé de clarifier sa position20 Minutes avec AFP
Membre des Républicains, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre de Jacques Chirac, de 2002 à 2005, a décidé de soutenir lors des prochaines élections européennes… Emmanuel Macron. Un nouveau camouflet pour le parti de droite ? Le président de LR Laurent Wauquiez avait écrit à l’ancien sénateur pour lui demander de faire connaître sa position et de s’expliquer devant le bureau politique du parti, instance dont il est membre de droit.
« Je ne dispose que du texte écrit par le président. Mais il s’agit du projet européen le plus abouti. J’adhère au constat, à la vision et au projet. C’est donc le projet du président que je soutiendrai sans aucune hésitation », a déclaré Jean-Pierre Raffarin au Figaro. Le projet du président, « c’est la trace de la France en Europe. L’intuition que nous avons eue avec Alain Juppé, après le discours de la Sorbonne d’Emmanuel Macron, se confirme aujourd’hui », développe l’ex-Premier ministre. Pourquoi ne pas soutenir la liste des Républicains (LR) ? « L’action européenne est davantage entre les mains de l’exécutif, au Conseil européen, que dans celle des partis. Aujourd’hui, affaiblir le président français, c’est affaiblir la France. Il ne s’agit pas pour moi d’un engagement de politique intérieure, mais d’une réponse à la menace de déconstruction qui pèse sur l’Union européenne », ajoute-il encore.
Si « Jean-Pierre Raffarin soutenait une autre liste que LR, il ne serait plus dans LR »
Soutien d’Alain Juppé lors de la primaire de la droite, théoricien de la « droite constructive » après l’élection d’Emmanuel Macron, Jean-Pierre Raffarin souhaite « une personnalité particulièrement légitime sur l’Europe et que le centre-droit soit représenté » sur la liste LREM élargie aux composantes et soutiens de la majorité. Pour l’ancien membre de Démocratie libérale, « il ne s’agit pas d’adhérer à LREM. Je reste partisan pour la France d’un centre-droit fort ». « Et je souhaite qu’après les européennes, on prépare ce qui pourrait être l’Epinay de la droite et du centre en rassemblant toutes les chapelles et toutes les personnalités de la droite et du centre : celles de LR, comme Gérard Larcher, Valérie Pécresse, Bruno Retailleau, François Baroin, Christian Estrosi, et celles en dehors de LR comme Xavier Bertrand, Dominique Bussereau, Franck Riester ».
Interrogé lundi soir sur cette annonce, Éric Woerth, le président LR de la commission des finances à l’Assemblée, a affirmé que si « Jean-Pierre Raffarin soutenait une autre liste que LR, il ne serait plus dans LR ». « J’appelle Jean-Pierre Raffarin à attendre avant de prendre sa décision. Je lui propose d’être très prudent sur son soutien, si soutien il y avait », a poursuivi l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, réagissant en direct lors de l’émission Audition publique sur LCP et Public Sénat, en partenariat avec l’AFP et Le Figaro. « Je ne connais pas le projet du président (de la République) et Jean-Pierre Raffarin ne connaît pas non plus le projet des Républicains, car ces projets ne sont pas sur la table », a-t-il ajouté.