VIDEO. Les explications de Christophe Castaner sur l'usage du lanceur de balles de défense sont-elles justes?
FAKE OFF•Dans l'émission « Au tableau » sur C8, le ministre de l'Intérieur a été invité à montrer les zones corporelles que les forces de l'ordre peuvent viser avec un lanceur de balles de défenseM.Co.
L'essentiel
- Invité de l'émission « Au tableau » sur C8 mercredi, Christophe Castaner a été invité à montrer les zones corporelles que les forces de l'ordre peuvent viser avec un lanceur de balles de défense.
- Précisant « qu'il n'est pas un spécialiste », le ministre de l'Intérieur a entouré les bras, puis le ventre et les membres inférieurs.
- Les policiers « doivent absolument éviter » la tête, selon le ministre.
Invité mercredi sur C8 dans l’émission Au tableau, Christophe Castaner s’est livré à une explication sur l’usage des lanceurs de balles de défense (LBD), des armes utilisées par les forces de l’ordre et accusées de créer des blessures graves chez les manifestants.
Invité par un enfant à dessiner les zones du corps humain sur lesquelles les forces de l’ordre sont autorisées à viser avec les LBD, le ministre de l’Intérieur commence par expliquer « qu’il n’est pas un spécialiste » car il « n’a jamais eu de LBD entre les mains ». Christophe Castaner entoure les bras, puis le ventre et les membres inférieurs (les jambes et les pieds). Le ministre précise « ne pas être tout à fait sûr » de savoir si les forces de l’ordre peuvent viser le ventre. Quant à la tête, les policiers « doivent absolument l’éviter ». Le ministre évoque ensuite « une dizaine de tirs, où, par accident, il y a eu des tirs sur le visage ». La séquence est visible sur le site MyCanal, à partir de la 57e minute.
FAKE OFF
Quelles sont les règles qui encadrent l’usage du LBD ? En janvier, la police nationale précisait auprès de 20 Minutes que pour cette arme « aucune zone (corporelle) n’est explicitement interdite ». Les gendarmes, eux, doivent plutôt viser le torse ainsi que les membres inférieurs et supérieurs. « Lorsque les circonstances le permettent », les gendarmes doivent éviter de recourir au tir « quand la personne en cause présente une vulnérabilité manifeste (âge, blessure…) », ajoutait en janvier la gendarmerie à 20 Minutes.
Le 15 février, 133 enquêtes judiciaires portant sur des violences policiaires étaient ouvertes par l’inspection générale de la police nationale (IGPN), selon l’AFP. Le collectif Désarmons-les !, qui milite pour le désarmement de la police, a recensé 77 personnes blessées à la tête par un tir de LBD depuis le début du mouvement des « gilets jaunes » en novembre. Checknews a décompté 92 blessés graves « qui déclarent avoir été touchés par des tirs de lanceur de balles de défense, dans la grande majorité des cas à la tête ».
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