Grand débat national: On a regardé le passage de Jean-Michel Blanquer sur Twitch
POLITIQUE•Le gouvernement a choisi de participer ce mardi à une journée de débat sur la plateforme de vidéos en ligne Twitch, très prisée des jeunesT.L.G.
L'essentiel
- Le gouvernement a choisi de participer ce mardi à une journée de débat sur la plateforme de vidéos en ligne Twitch.
- 20 Minutes a suivi le passage du ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, et du secrétaire d'Etat à la Jeunesse, Gabriel Attal.
- 8.000 personnes étaient en moyenne connectées pendant ce débat.
Un exécutif tout-terrain. Le gouvernement a choisi de participer ce mardi à une journée de débat sur la plateforme de vidéos en ligne Twitch, très populaire auprès des jeunes. A côté des traditionnelles parties de jeux vidéo en direct, plusieurs ministres se sont succédé sur la chaîne « Accropolis » pour débattre autour des quatre grandes thématiques de la grande concertation (citoyenneté et démocratie, fiscalité et dépenses publiques, organisation de l’Etat et des services publics, transition écologique).
L’objectif ? « Toucher un public jeune (18-35 ans) qui est moins impliqué dans le grand débat mais qui est familier de la plateforme Twitch et des animateurs », indiquait le gouvernement. 20 Minutes a suivi le passage du ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, et du secrétaire d’Etat auprès de la Jeunesse, Gabriel Attal.
Des modérateurs sur le qui-vive
Rendez-vous sur Twitch aux alentours de 11 heures. Sur la page principale du site, on a le choix entre la chaîne « Accropolis » et plusieurs autres chaînes où des adolescents se filment en direct en train de dégommer des robots.
Sur Accropolis, un présentateur prévient : « Vous êtes en feu, merci encore aux modérateurs. » Dix bénévoles « ont été réquisitionnés pour limiter les propos injurieux, agressifs ou hors de propos, pour faire en sorte que le débat reste sain et constructif », explique à BFMTV Sylvain Barbet, bénévole de la chaîne.
Les ministres ne sont pas encore en plateau, le chat défile sur la droite à toute allure. « Il est où le ministre de la blanquette de veau », ironise un internaute. Quelques messages passent entre les gouttes.
Après les présentations, un des six jeunes présents sur le plateau évoque le manque de représentation de la classe politique. « Il faut faire attention à ne pas se tromper d’analyse, il faut voter pour celui qui vous le plaît plus. Sinon, c’est trop facile, on reste sur sa chaise, en disant "celui-là, je ne l’aime pas" », répond Jean-Michel Blanquer, qui se tourne vers son voisin. « Gabriel [Attal] n’a pas 30 ans, il s’est engagé car il a cru en quelque chose ».
Le secrétaire d’Etat évoque le renouvellement de l’Assemblée nationale. « Avant 2017, une seule députée avait moins de 30 ans, c’était Marion Maréchal Le Pen. En 2017, il y a eu une vraie bascule », dit-il, évoquant la trentaine de députés pas encore trentenaires présents désormais dans l'hémicycle.
Sur le chat, certains s’interrogent : « Plus jeunes certes, mais si c’est avec le même parcours que les anciens ? » En plateau, personne ne prend la question au vol. La critique d’un manque d’échange avec les internautes revient régulièrement sur le chat. Notamment lorsque le ministre de l’Education évoque l’absence de scandale depuis le début de quinquennat. Sur le live, les « ET BENALLA ? » se multiplient. L’affaire ne sera pas évoquée en plateau.
D’autres en profitent pour troller : « M. Blanquer, vous comptez faire quoi contre les mecs qui spawnkill ou qui lootent le stuff d’un pote avant de le heal ? » On vous laisse traduire.
« Quand vous vous exprimez à la télé, ça ne remonte pas à l’oreille des jeunes »
Maxime, étudiant présent sur le plateau, évoque la « déconnexion » entre les politiques et les jeunes : « Quand vous vous exprimez à la télé ou à la radio, la plupart du temps, ça ne remonte pas à l’oreille des jeunes. Il va y avoir quelques intermédiaires, des influenceurs, qui vont retransmettre, mais le problème, c’est qu’ils n’ont pas le même devoir d’objectivité que les médias traditionnels. Ils ne vous entendent pas directement. » Jean-Michel Blanquer évacue : « C’est important de comprendre pourquoi on est dans cette situation. »
Dans la seconde partie du débat, la réforme du Bac et le service national universel sont évoqués. Les ministres répondent de manière classique, comme ils le feraient à la télévision. Un débat convaincant ? Non, pour 73.4% des internautes répondant à un sondage proposé sur le chat (282 votes au total). Oui, pour les animateurs, qui se satisfont d’avoir attiré environ 8.000 personnes en direct pendant ces 40 minutes de débat [1.448.283 vues au total à 18 heures]. Pas vraiment malmenés, les ministres, eux, semblent y avoir pris goût. « C’est un peu frustrant car il y a mille choses à dire, rien que sur l’Education, dit Blanquer. Moi je suis prêt que ce soit avec vous ou d’autres à passer trois heures, quatre heures. »