RELEVENicolas Florian en route pour succéder à Alain Juppé à Bordeaux

Bordeaux: Nicolas Florian a été désigné pour succéder à Alain Juppé

RELEVEL'adjoint aux finances à la mairie de Bordeaux a été désigné jeudi soir par la majorité pour se présenter à la succession d'Alain Juppé
Mickaël Bosredon

M.B. avec AFP

L'essentiel

  • Sans surprise, c’est Nicolas Florian qui a été désigné pour succéder à Alain Juppé, qui s’en va lui au conseil constitutionnel.
  • Homme de l’ombre, Nicolas Florian est un fidèle d’Alain Juppé.
  • La première adjointe Virginie Calmels a par ailleurs annoncé jeudi soir qu’elle se retirait de la vie politique et qu’elle prendrait prochainement la tête « d’un très beau groupe français. »

Le suspense n’aura guère duré : quelques heures après les adieux émus d'Alain Juppé à « sa » mairie de Bordeaux, la majorité municipale a désigné jeudi soir son adjoint aux Finances, Nicolas Florian, pour lui succéder.

Nicolas Florian, adjoint aux Finances et chargé des Ressources humaines à la municipalité depuis 2014, rouage clef de l’équipe Juppé et ultra-loyal au « patron », a été désigné jeudi soir à « l’unanimité » par les élus de la majorité municipale pour être proposé comme successeur à l’emblématique maire sortant, lors du prochain conseil municipal, a-t-on appris dans l’entourage d’Alain Juppé.

La date de ce conseil municipal n’est pas encore connue mais devrait se tenir début mars. Elle reste soumise à l’audition d’Alain Juppé par la commission des Lois constitutionnelles de l’Assemblée, la semaine prochaine, en vue de sa nomination au Conseil constitutionnel.

Homme de dossiers

Nicolas Florian, s’il est à 50 ans assez peu connu du grand public, y compris à Bordeaux, est un acteur rompu depuis un quart de siècle à la vie politique locale, après des mandats successifs d’élu municipal à Villenave d’Ornon, près de Bordeaux, dès l’âge de 26 ans, d’élu de la communauté urbaine, départemental, régional, et en parallèle le secrétariat départemental de l’UMP (puis des LR jusqu’en 2018).

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C’est Alain Juppé, à qui il confia un jour n’avoir « jamais rien refusé », qui a débauché en 2014 cet homme de dossiers, diplômé du droit des affaires. Il s’assume comme un « militant », qui « aime la politique ». Et à la fibre de droite sociale et réformiste, d’où sa présence dans l’équipe dirigeante du mouvement « Soyons libres » de Valérie Pécresse.

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« Je ne l’avais pas vu venir »

Il y a huit mois, Nicolas Florian fondait avec une dizaine d’adjoints et proches d’Alain Juppé une association, « Esprit Bordeaux », pour militer pour un nouveau mandat du maire. Un signal alors interprété comme le lancement de la machine électorale de Juppé pour les municipales. C’était « avant ».

« Je ne l’avais pas vu venir », a-t-il avoué jeudi à propos du départ du maire. « J’étais comme d’autres. On s’est organisé pour qu’Alain Juppé reparte au combat en 2020. Ça fait 20 ans qu’on s’abrite tous derrière Alain Juppé, il est le patron. Il est devant et nous derrière on rame mais on n’a même pas beaucoup besoin de ramer parce que l’élan il est là avec lui. Depuis hier (mercredi), on prend conscience, et plus les heures passent, que la vie va changer. »

Virginie Calmels quitte la politique pour retrouver le privé

Lors de la même réunion des élus de la majorité, (droite et centre) bordelaise, la première adjointe d’Alain Juppé Virginie Calmels, un temps pressentie pour être sa dauphine, a par ailleurs annoncé aux élus son prochain retrait de la politique bordelaise.

Dans une déclaration lue aux élus, révélée par Sudouest.fr et confirmée dans l’entourage municipal, elle a indiqué qu’elle démissionnerait du conseil en même temps qu’Alain Juppé, pour retourner dans le secteur privé.

Virginie Calmels a expliqué avoir récemment partagé avec Alain Juppé son diagnostic sur « le contexte de la vie publique délétère, la violence, le discrédit des politiques ». Et elle lui a fait part de « sa volonté de (se) mettre en retrait de (son) engagement politique à ses côtés et de retourner dans le privé comme chef d’entreprise ».

Elle a précisé qu’elle allait prochainement « prendre le poste de PDG d’un très beau groupe français ». Mais si elle quitte la vie politique bordelaise, elle a assuré qu’elle poursuivra « la présidence du think tank » DroiteLib' qu’elle a créé en 2016.

Une greffe qui n’a jamais pris avec l’équipe municipale

Venue du secteur privé (dirigeante du groupe de production télévisuelle Endemol) Virginie Calmels, 47 ans, était entrée en 2014 dans l’équipe d’Alain Juppé, catapultée première adjointe, chargée de l’Economie, de l’Emploi. Elle avait mené la liste de droite et du centre aux régionales de 2015. Mais sa greffe à Bordeaux n’a jamais réellement pris avec l’équipe municipale.

Après s’être ralliée à Laurent Wauquiez pour la présidence de LR, elle avait été nommée vice-présidente du parti en décembre 2017, un poste de N.2 où elle n’était restée que six mois jusqu’à son limogeage en juin 2018, après un conflit ouvert avec le président.