Grand débat: Comment les contributions vont-elles être traitées?
POLITIQUE•Les « garants » du grand débat ont recommandé une restitution fidèle et exhaustive des rencontres qui se déroulent depuis un mois sur le territoire sans plus de précisionT.L.G. avec L.C.
L'essentiel
- Le grand débat arrive vendredi à mi-parcours.
- Après un mois, 850.000 contributions ont été déposées sur le site internet et plus de 3.000 réunions locales ont été déclarées.
- Leservice presse du grand débat national évoque un budget prévisionnel global « entre 10 et 15 millions d’euros ».
Cela fait un mois que le grand débat a été lancé. Sortie du chapeau d’Emmanuel Macron fin novembre pour répondre à la crise des « gilets jaunes », la grande consultation citoyenne a été lancée le 15 janvier dernier. Selon le site officiel, plus de 3.000 réunions locales ont été déclarées, et 850.000 contributions ont été déposées à mi-parcours.
« Etant donné ce foisonnement, il y aura plusieurs synthèses, ça permettra de rendre compte de cette diversité », a estimé l’un des garants, le politologue Pascal Perrineau ce jeudi lors d’une conférence de presse. Comment ces nombreuses contributions vont-elles être traitées ?
Un nombre important de doléances
La difficulté du processus tient à la masse importante de données. « Plus de 850.000 contributions ont été postées en ligne », indique le grand débat dans un communiqué. 75 % de l’ensemble représentent les réponses aux questions « rapides » proposées par la plateforme, le reste étant des contributions libres.
Les contributions numériques, recueillies jusqu’au 18 mars, seront analysées par l’institut de sondage OpinionWay. Les contributions libres, comme les cahiers de doléances et autres courriers, seront collectées jusqu’au 20 février puis transmises à la Bibliothèque nationale de France. Son travail sera important : numériser les contenus et retranscrire numériquement les pages dactylographiées. Ces résultats doivent ensuite être analysés par Roland Berger, associé à Cognito et BlueNove, prestataires spécialisés dans la « civic tech », l’intelligence collective et le traitement de données de masse, précise le communiqué.
Ces informations seront disponibles en « open data » pour permettre aux universitaires, journalistes et autres curieux de s’y pencher.
Un premier rapport d’étape avant mi-mars
Les « garants » insistent sur l’élaboration d'« un rapport d’étape » des débats avant la tenue des 18 Conférences citoyennes régionales prévues dans la seconde quinzaine de mars. Ces conférences regrouperont 80 à 100 personnes tirées au sort sur les listes téléphoniques les week-ends du 15 et 16 mars et du 22 et 23 mars. Une réunion sera également organisée avec des jeunes de 16 à 24 ans.
Ces conférences auront « un rôle clé. Nous souhaitons qu’elles puissent s’appuyer sur une première restitution des débats », a souligné Isabelle Falque-Pierrotin, également membre du collège. Les principaux thèmes retenus par les Français devraient selon eux être connus mi-mars.
A leur suite, « un débat pourrait être organisé au Sénat et à l’Assemblée nationale la première semaine d’avril », avant l’annonce de « premières décisions par le gouvernement et le président » avant la mi-avril, a indiqué le porte-parole du gouvernement.
Quel budget ?
Contacté par 20 Minutes, le service presse du grand débat national ne donne pas le coût des opérations de traitement des données, mais évoque uniquement un budget prévisionnel global « entre 10 et 15 millions d’euros », qui pourra être dépassé. Le coût réel sera connu à la fin des travaux.