Schiappa évoque «un dévoiement de la loi sur la parité» après l’annulation d’un conseil municipal trop féminisé
SARCELLES•La justice a annulé l’élection des adjoints de Sarcelles (Val-d’Oise), les femmes étant davantage représentées que les hommes au conseil municipalManuel Pavard
«Je ne trouve pas ça normal, la loi sur la parité n’a pas été faite pour qu’il y ait moins de femmes en politique. » Interrogée par 20 Minutes ce vendredi, Marlène Schiappa n’a pas manqué de répondre à la pique lancée à son encontre par le maire socialiste de Sarcelles, Patrick Haddad. L’édile avait ironisé jeudi sur la réaction de la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes à un curieux paradoxe : celui qui va pousser la mairie de Sarcelles à remplacer l’une de ses conseillères municipales par un homme.
Avec huit femmes sur quatorze adjoints, la cité du Val-d’Oise se trouvait en effet en infraction, le Code général des collectivités territoriales imposant une stricte parité entre chaque sexe pour toute commune de 1.000 habitants et plus. Comble de l’ironie, c’est un élu d’opposition LREM qui a saisi la justice à ce sujet.
L’élection des 14 adjoints annulée
Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a annulé l’élection des quatorze adjoints, obligeant Patrick Haddad à se conformer à la loi lors du prochain conseil municipal, prévu le 11 février. « Se servir ainsi de la loi sur la parité est un dévoiement de la loi », a taclé Marlène Schiappa, à l’occasion d’un déplacement à Rennes.
La ministre prend ainsi ses distances avec son collègue David Grandon, « un ancien élu LR passé ensuite à LREM », a-t-elle rappelé. « Sa démarche n’engage que lui, je ne m’y associe absolument pas », a conclu la secrétaire d’Etat, déplorant la situation actuelle. « Il n’y a que 16 % de femmes maires en France, le rééquilibrage à opérer est énorme ! »