Européennes: Qui sont les candidats de la liste «gilets jaunes» d'Ingrid Levavasseur?
ELECTION•Le passé de militant de certains candidats du « ralliement d’initiative citoyenne » (RIC) est très commentés au sein des «gilets jaunes»...L.C.
L'essentiel
- Ingrid Levavasseur, figure du mouvement des «gilets jaunes», est à la tête d'une liste candidate aux élections européennes, le « ralliement d’initiative citoyenne » (RIC).
- Lundi, un des dix candidats connus et le directeur de campagne de cette liste ont annoncé leur retrait.
- Le passé militant de certains des candidats est sous le feu des critiques de certains «gilets jaunes», opposés à cette liste. Mercredi, une deuxième candidate de la liste a décidé de se retirer.
EDIT : Brigitte Lapeyronie, numéro 5 de la liste, a annoncé mercredi à 20 Minutes sa décision de se retirer de la liste, afin de poursuivre ses activités syndicales. « Le syndicat Force ouvrière m’a demandé de me mettre en “retrait” du fait de ma présence sur une liste gilets jaunes. J’ai fait le choix de continuer à défendre les salariés », assure l’élue municipale de Seine-et-Marne qui dit être « défenseur syndical bénévole ». Il ne reste donc plus que huit candidats sur les 79 obligatoires afin de présenter une liste aux élections européennes.
A peine lancée, la liste des « gilets jaunes » candidate aux élection européenne connaît ses premiers déboires politiques. Lundi, le directeur de campagne, Hayk Shahinyan, a annoncé qu’il se retirait du projet, cinq jours seulement après son lancement, pour « prendre du recul ». Dans la foulée, Marc Doyer, l’un des dix candidats du « ralliement d’initiative citoyenne » (RIC), a annoncé son retrait après de nombreuses critiques sur son passé de militant macroniste. Cette liste ne compte donc plus que 9 noms, sur les 79 nécessaires pour être en lice lors du scrutin du 26 mai prochain. Marc Doyer n’est pas la seule personnalité dont le profil et le passé font débat au sein des « gilets jaunes ». 20 Minutes fait le point sur les huit candidats réunis derrière Ingrid Levavasseur.
- Brigitte Lapeyronie, un an à l’UDI
Présentée sur la liste comme une juriste et conseillère municipale de 50 ans, le passé politique de la numéro 5 a fait réagir de nombreux « gilets jaunes ». Brigitte Lapeyronie avait présenté une «liste citoyenne» aux municipales à Nandy (Seine-et-Marne) en 2014. Ayant obtenu deux sièges, elle siège dans l’opposition au maire socialiste. La même année, elle est allée en justice pour contester la nuance politique « divers droite » attribuée à sa liste lors de son inscription et l’étiquette UDI (Union des démocrates et indépendants) qui lui avait été attribuée, mais sa requête a été rejetée, écrit Le Parisien.
Contactée ce mardi par 20 Minutes, l’intéressée a confirmé qu’elle a été adhérente du parti de centre-droit pendant un an. « J’ai pris ma carte quand Simone Veil a soutenu le parti, fin 2012, et je ne l’ai JAMAIS renouvelée, nous écrit-elle par SMS. Je n’ai par ailleurs jamais assisté à une seule réunion [du parti] pas plus que je n’ai été « cadre » et je n’ai jamais mis les pieds à l’UDI. Je ne comprends pas l’importance accordée à ce non-événement », poursuit-elle alors que cette information est relayée sur les réseaux sociaux par des « gilets jaunes » opposés à cette liste, et reprise dans les médias.
- Ayouba Sow, co-organisateur de la rencontre à La Provence
Ce cariste de 41 ans a fait partie, comme Hayk Shahinyan, des co-organisateurs d’un rassemblement de « gilets jaunes », le 5 janvier dernier dans les locaux de La Provence. Bernard Tapie, actionnaire principal du quotidien, a prêté un hangar du journal pour que des « gilets jaunes » venus de toute la France s’y réunissent. Alors que d’autres « gilets jaunes », maintenus à l’extérieur par les forces de l’ordre, protestaient contre cette démarche, ils ont créé « Gilets jaunes, le mouvement ». Ingrid Levavasseur, numéro 1 de la liste, et Christophe Chalençon étaient également présents.
Ce coup de pouce de l’ancien ministre de François Mitterrand et ex-député est reproché par certains « gilets jaunes ». « Bernard Tapie ne finance pas notre liste, il n’est pas à la tête de cette initiative », a déminé Hayk Shahinyan sur RTL le 24 janvier, avant de jeter l’éponge.
Comme deux autres candidats, Côme Dunis et Myriam Clément, Ayouba Sow vient de Montargis (Loiret). Il y a participé à des réunions de militants Les Républicains en 2018, pendant la campagne législative partielle de Jean-Pierre Door, selon France Bleu Orléans. « J’ai assisté à des réunions, j’ignore si c’était des réunions de militants », rectifie-t-il auprès de 20 Minutes. Il dit avoir aussi « été invité à des réunions du Parti socialiste et de La République en marche, en tant que président d’association. Cela ne traduit en rien mes convictions politiques. Je n’ai jamais adhéré à un parti », assure-t-il.
- Côme Dunis, ancien militant Les Républicains
Selon France Bleu Orléans, le numéro 2 de la liste a milité au parti Les Républicains. L’ancien commercial, actuellement sans emploi, a fait campagne pour le député Jean-Pierre Door. Il l’a confirmé lundi à la radio qu’il a milité pour LR. « Oui, j’ai toujours été engagé. J’ai été déçu par la classe politique qui nous dirige depuis quarante ans, on a tous fait des erreurs, a-t-il balayé. Aujourd’hui nous ne voulons plus être partisans d’un parti. »
Selon le même média, Ayouba Sow a lui aussi participé à la campagne de Jean-Pierre Door.
- Geoffrey Denis
Pompier professionnel de 38 ans habitant Maresches, près de Valenciennes, il « n’a jamais fait de politique », selon France 3 Hauts-de-France. Impliqué depuis le début du mouvement, il avait organisé début décembre une réunion afin d’essayer de structurer les « gilets jaunes » de la commune, rapporte La Voix du Nord.
- Myriam Clément
A 41 ans, elle est comptable dans une entreprise d’agroalimentaire et mère de trois enfants à Château-Renard (Loiret), indique France Bleu Orléans. Son mari, Jérémy Clément, interrogé par la radio, dit avoir été sur le « rond-point “cacahuète” » depuis le début, « jour et nuit ». Il affirme avoir encouragé son épouse à être sur cette liste.
D’autres candidats n’avaient pas été médiatisés avant d’apparaître sur cette liste :
- Barbara Turini
Peu connue avant d’être propulsée sur la liste des européennes, Barbara Turini a 46 ans et vit à Lourmarin dans le Vaucluse. Elle a été salariée, puis commerçante, puis mère au foyer, rapporte Le Dauphiné Libéré. D’après nos recherches, elle a notamment été gérante d’une société immobilière.
- Frédéric Mestdjian
Très discret au sein des « gilets jaunes », il est présenté comme un chef d’entreprise (TEP) de 39 ans.
- Agnès Cordier
Elle non plus ne fait pas partie des « figures » du mouvement. Elle est présentée comme une gestionnaire dans la fonction publique âgée de 45 ans.