RENCONTRE«Pardon de m'inviter au dernier moment!», Macron dans l'arène citoyenne

«Pardon de m'inviter au dernier moment!», Macron dans l'arène citoyenne

RENCONTREA la sortie du grand débat de la Drôme, la plupart des élus, à commencer par le patron des Républicains Laurent Wauquiez, avaient exhorté Emmanuel Macron à aller « au contact » des Français…
N.Sa avec AFP

N.Sa avec AFP

«Je ne veux pas monopoliser la parole » : Emmanuel Macron s’est longuement invité jeudi à un débat citoyen à Bourg-de-Péage (Drôme) jouant aux questions-réponses avec des Français courtois mais bien décidés à lui « remettre les idées en place ».

Ce n'était pas officiellement prévu au programme de l'Elysée. Après une journée marathon dans la Drôme avec un déjeuner d’au moins 2h30 avec une soixantaine d’élus à Valence et la visite d’un Ehpad, il est arrivé vers 18 heures à la salle François Mitterrand de cette petite commune de 10.500 habitants, fief de son ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume.

Macron a parfois été applaudi

« Pardon de m’inviter au dernier moment », a-t-il lancé. Les forces de l’ordre, à cran, s’attelaient au dernier moment à sécuriser à la zone tout en filtrant les quelque 250 personnes inscrites au débat, dont une poignée vêtues de gilets jaunes.
Le président debout, micro en main, a répondu pendant 3h15, n’éludant aucun sujet : l’ISF, l’école, le glyphosate, l’emploi et même des sujets techniques ou plus insolites comme la cyber-sécurité ou les courses hippiques.

Auparavant, à la sortie du déjeuner-débat de Valence, la plupart des élus, à commencer par le patron des Républicains Laurent Wauquiez, avaient exhorté Emmanuel Macron à aller « au contact » des Français. « A portée d’engueulade », prônait même Jean-François Débat, maire PS de Bourg-en-Bresse. Mais les échanges n’ont pas été si musclés. Il a parfois été applaudi et la parole a été distribuée dans la bonne humeur par l’hôtesse de la soirée, la maire PS de Bourg-de-Péage, Nathalie Nieson.

« Je ne suis pas un héritier »

Toutefois, comme à son habitude, le président est resté ferme face aux critiques.
« Est-ce qu’il y a deux ans, quand il y avait l’ISF, on vivait mieux et il y avait moins de SDF ? Non, je ne l’ai pas fait pour faire un cadeau à des gens ». « Ben si », répond en coeur l’assemblée. « Non, c’est pas vrai », rétorque Emmanuel Macron.

Puis arrive le sujet des banques, un homme d’une cinquantaine d’années lit fébrilement sa question. Et, face à une salle qui bruisse, le président revient sur l’image de banquier qui lui colle à la peau sur les ronds-points. « Vous savez, je suis pas un héritier moi, je suis né à Amiens (…) Si j’étais né banquier d’affaires, vous pourriez me faire la leçon. Si j’étais né avec une petite cuillère dans la bouche ou fils de politiciens, vous pourriez me faire la leçon. Ce n’est pas le cas ».

Une promesse de mesures concrètes

« On peut pas dire qu’il m’a convaincu mais on sent que dans ses réponses, il fait sincère. Mais quand il parle de l’Europe, là ça fait un peu meeting », commentait après les échanges un des rares «gilet jaune» présent.

A 21h15, Emmanuel Macron a conclu les débats, s’attardant quelques minutes avec des citoyens et promettant déjà des « mesures très concrètes à l’issue du débat ».