POLITIQUE«Que Dieu me prête vie», lance Jean-Claude Gaudin lors de ses vœux

Marseille: «J’espère que j’irai jusqu’au bout», les vœux de Jean-Claude Gaudin ressemblent à une fin de règne

POLITIQUELe maire de Marseille a présenté ses vœux à la presse, deux mois et demi après l’effondrement de la rue d’Aubagne, et un an avant à la fin de son mandat…
Mathilde Ceilles

Mathilde Ceilles

L'essentiel

  • Le discours de Jean-Claude Gaudin à la presse a été marqué par le drame de la rue d’Aubagne. « Je ne suis pas caché, j’agis. »
  • Le maire a commis quelques erreurs grossières dans son discours.
  • L’édile, qui entame sa dernière année de vie politique, semble préparer son testament politique. « J’espère que j’irais jusqu’au bout [de mon mandat]. Que Dieu me prête vie. »

«J’essaie dans ces quinze mois de mettre de l’ordre pour celui ou celle qui me remplacera n’ait pas de soucis. » Devant la presse, à l’occasion de sa présentation des vœux, le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin a tenu à défendre son bilan et semble tenter de préparer sa suite.

Il faut dire que la tâche est ardue. Le maire LR de Marseille se trouve dans une position délicate. Le 5 novembre dernier, huit personnes sont mortes sous les décombres de plusieurs immeubles effondrés​ rue d’Aubagne. Depuis, la deuxième ville de France traverse une crise du logement sans précédent, qui a contraint à 1.371 Marseillais à quitter leurs appartements et dormir depuis deux mois à l’hôtel. « Le coût de ce drame se chiffre pour l’instant à 14 millions d’euros », déplore Jean-Claude Gaudin.

« Donnez-moi le truc de la métropole »

Un maire qui assure être dans l’action depuis ce drame dans lequel il pense ne pas avoir de « responsabilités ». « Je ne suis pas caché, j’agis. Oui, j’agis sans relâche et sur tous les dossiers ! » Des dossiers qu’il semble plus ou moins maîtriser si l’on en croit les fiches thématiques que ses équipes lui font régulièrement passer au gré des questions des journalistes. « Donnez-moi le truc de la métropole », réclame-t-il ainsi.

Jean-Claude Gaudin et ses conseillers lors des cérémonies des vœux
Jean-Claude Gaudin et ses conseillers lors des cérémonies des vœux  - Mathilde Ceilles / 20 Minutes

Le maire, qui fêtera cette année ses 80 ans, commet plusieurs erreurs grossières surprenantes, évoquant tour à tour, les « prochains Jeux olympiques de 2014 » ou encore les matchs de rugby à venir à « l’Orange Métropole ». Quand ce n’est pas une demande d’antisèche auprès de ses équipes : « Comment on appelle ça déjà ? Ah oui, l’ARS. »

« Dans mes mémoires, vous le lirez »

L’ancien professeur d’histoire est toutefois incollable sur les cahiers de doléances de 1789 de son quartier natal, Mazargues. L’animal politique reste, malgré l’âge, lucide sur l’état de sa famille politique, demandant à ses amis politiques locaux d’utiliser l’année à venir pour « se mettre d’accord » sur le nom d’un successeur, et priant Laurent Wauquiez de ne « rien faire avec le Front national ».

Il l’affirme : « L’heure n’est pas au bilan de mon mandat. Il s’achèvera dans un peu plus d’un an, et j’entends relever les multiples défis qui se présentent à nous. Je ne vais pas manquer de travail pour rendre à cette ville ce qu'elle m'a donnée.». Mais au travers de son discours transpire une impression : celle que l’édile prépare d’ores et déjà son testament politique, lui qui arrêtera sa carrière en 2020. « Dans mes mémoires, vous le lirez », confie même le maire au détour d’une anecdote sur sa nomination en tant que ministre.

« Lorsque viendra le temps de refermer la page sur toutes ces années passées à la tête de cette ville, explique-t-il, l’épisode de la rue d’Aubagne prendra toute sa place. J’ai une année pour préparer mon bilan, montrer ce que j’ai fait. » Enfin, comme le confie celui qui avoue avoir « du mal à marcher », « j’espère que j’irai jusqu’au bout. Que Dieu me prête vie. »

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