POLITIQUEParticipation, «supercherie»... Comment l'opposition juge le grand débat

Grand débat national: Trucage, participation, «supercherie»... Comment réagit l'opposition?

POLITIQUECertains partis d’opposition ont appelé à participer au débat lancé par l’exécutif…
Thibaut Le Gal

T.L.G.

L'essentiel

  • Emmanuel Macron a lancé mardi le grand débat national pour répondre à la crise des « gilets jaunes ».
  • Certains partis d’opposition, comme LFI, dénoncent « une supercherie ».
  • D’autres comme Les Républicains souhaitent en profiter pour avancer leurs propositions.

Qui va prendre part au grand débat national ? Depuis mardi, les Français sont appelés à participer à la concertation organisée par l’exécutif pour répondre à la crise des « gilets jaunes ». Difficile pour le moment de savoir combien de citoyens se rendront aux réunions. Quid de l’opposition ? Entre participation pour avancer leur programme et boycott, les partis politiques se divisent sur l’attitude à adopter.

  • Les Républicains : utiliser le débat pour être plus audible

Laurent Wauquiez a fustigé mercredi la façon dont Emmanuel Macron a lancé le grand débat national et l’installation de deux ministres au pilotage du projet. Dans une lettre aux Français diffusée dimanche, le patron des Républicains avait aussi mis en garde contre une concertation qui « risque d’être un artifice grossier ».

Malgré ces critiques, le président de la droite a assuré que son parti allait toutefois y participer. « Je veux que nous nous engagions dans le débat national. Car si nous ne le faisons pas, nos thèmes seront oubliés » a-t-il indiqué. L’objectif pour la droite et son président ? Se servir du débat pour être « plus audible » et rappeler leurs propositions. Le « gaspillage » des dépenses publiques, la « revalorisation » du travail, et les territoires qui sont la « colonne vertébrale » du pays doivent être les trois thèmes à traiter en priorité, a-t-il dit mercredi.

  • Le Rassemblement national : mettre en valeur les 144 propositions de la présidentielle

Même objectif du côté des frontistes. Marine Le Pen a bien dénoncé mercredi sur BFMTV l'« opération de communication » du gouvernement… tout en promettant que son parti allait « participer » au débat. « Nous irons partout où nous pouvons aller pour porter la voix et les propositions qui sont celles que nous avons défendues » à la présidentielle « et qui aujourd’hui s’expriment partout sur beaucoup de ronds-points » occupés par les « gilets jaunes », a ajouté la patronne du Rassemblement national. « J’ai ressorti les 144 propositions » du RN pour la présidentielle, et « le moins qu’on puisse dire, c’est qu’une immense majorité de ces propositions, je les retrouve dans les réclamations (…) des "gilets jaunes" ».

  • La France insoumise : pas de participation au « grand blabla »

« C’est une supercherie et je n’ai pas l’intention de la cautionner ». Jean-Luc Mélenchon, a été moins bienveillant avec le débat mercredi au 20 heures de France 2. « Dans les thèmes, il y a la fiscalité, l’écologie, les institutions, c’est très important. Ce n’est pas un grand bavardage dont on a besoin, d’un grand blabla, c’est de la possibilité de pouvoir décider de tels sujets, d’habitude ça se tranche dans une élection ».

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Le chef de file de La France insoumise a toutefois brandi le programme porté lors de l’élection présidentielle de 2017. « Je ne rejette pas le débat ! Ma contribution, la voilà. »

  • Debout la France : le débat est « truqué »

Nicolas Dupont-Aignan a estimé mercredi que le grand débat était « truqué » et que manifester restait « le seul moyen » pour « infléchir » la politique d’Emmanuel Macron et obtenir des décisions concrètes du chef de l’Etat sur le pouvoir d’achat.

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Le patron de DLF a également souhaité « un arbitrage par le suffrage universel, qui pourrait prendre la forme, pour ne pas déstabiliser les institutions, d’un référendum sur des mesures précises ».

  • Parti socialiste : participer au débat pour se faire entendre

« Je souhaite que les socialistes y participent avec leurs propositions et qu’ils se fassent entendre », a assuré Olivier Faure sur France 3. Pour le responsable socialiste, le débat devra s’achever « par une négociation nationale qui permette de réintroduire les syndicats […], le patronat, pour que la négociation puisse avoir lieu sur la base de ce qui sera remonté du terrain ».

  • EELV : « une chance de réconcilier la France avec elle-même »

Même constat chez les écologistes. « Nous devons remettre de l’intelligence collective sur la table. Ce grand débat peut être une chance de réconcilier la France avec elle-même s’il est mené dans de bonnes conditions », a assuré au Figaro,Yannick Jadot, chef de file EELV aux européennes, ajoutant qu’il ne devait y avoir « aucun sujet tabou, sauf ceux qui porteraient atteinte aux droits et aux libertés individuelles ».