VIDEO.Immeubles effondrés à Marseille: Cérémonie des vœux mouvementée pour la maire de secteur
POLITIQUE•La cérémonie des vœux de Sabine Bernasconi a été interrompue par le collectif et d’autres militants, dont un proche de Jean-Luc Mélenchon…Mathilde Ceilles
L'essentiel
- La maire de secteur où se situe la rue d’Aubagne a tenu sa traditionnelle cérémonie des vœux.
- Des militants ont interrompu la cérémonie avant d’être évacués par les forces de l’ordre.
Cette année, la cérémonie des voeux de Sabine Bernasconi qui s’est tenue ce mardi au Pharo de Marseille était singulière à bien des égards. D’abord, sans surprise, l’ombre des huit victimes de la rue d'Aubagne planait au-dessus de la maire de secteur LR du 1er et 7e arrondissement. L’élue a d’ailleurs commencé son traditionnel discours de vœux en évoquant ce « drame ».
« Depuis le 5 novembre, nous ne sommes plus les mêmes », assure l’édile, qui décide de rendre hommage aux victimes en musique, grâce à la soliste Lucile Pessey et son interprétation de La Wally d’Alfredo Catalani. « Je recevrai tous ceux qui le souhaitent à l’issue de cette cérémonie. »
Militants évacués
Mais le moment de recueillement a laissé place à une certaine colère. Alors que l’édile poursuit son discours, évoquant ses projets de développement du vélo, plusieurs personnes se lèvent et l’interrompent. Dans l’assemblée, Kévin Vacher et Marie Batoux, cofondateurs du collectif du 5 novembre, mais aussi Sébastien Delogu, proche de Jean-Luc Mélenchon et candidat la France Insoumise aux élections européennes. « Réquisition des logements vides ! » scande la foule. « Eclairons la salle !, s’agace Sabine Bernasconi, soutenue par la salle qui hue copieusement les militants. C’est facile de se cacher dans la nuit. »
Rapidement, l’édile demande l’intervention de la police et les militants sont évacués. Retenue à l’extérieur de la salle, sous surveillance des forces de l’ordre, ils décident rapidement de quitter les lieux, sur conseil de Kévin Vacher, qui souhaite ainsi « éviter les arrestations ». « Nous, on ne voulait pas être reçu, on l’a déjà été par le maire, explique-t-il. On voulait qu’elle nous réponde sur la question de la réquisition. »
« Je suis pour la liberté d’expression, mais il faut respecter aussi certains moments de la tradition républicaine. Mais ca a duré trop longtemps, et ce n’est pas le lieu ni le temps pour cela. Je suis allée les voir pour proposer une discussion, ils n’en ont pas voulu. Le ton était violent. Il n’était pas là pour moi mais pour vous, les journalistes. Quant à la question de la réquisition, je pense qu’elle doit être posée. »
Est-ce parce que la présence de ce collectif était attendue que le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin était exceptionnellement absent ? « Je suppose que les membres de son cabinet et lui-même ont estimé qu'il porterait sur ces épaules la colère de ceux qui se sont exprimés », estime Sabine Bernasconi. Cette dernière a pu compter sur le soutien de Martine Vassal, qui a demandé à l'assemblée d'applaudir les élus pour le travail accompli.