Même en position de numéro 2 derrière Yannick Jadot, la tête de liste d’Europe Ecologie - Les Verts, le parti a refusé la « main tendue » de Ségolène Royal, a annoncé l’organisation politique, ce jeudi.

Mercredi, l’ancienne candidate à la présidentielle de 2007 s’était dite prête à faire partie d’une liste écologiste aux prochaines élections européennes, en mai 2019. Pour éviter la « division », l’ancienne ministre de l’Ecologie avait fait savoir qu’elle ne souhaitait pas prendre la tête. Un appel du pied vite rejeté par EELV.

« Je ne suis pas le conseiller matrimonial du PS pour réconcilier ses courants »

« La gravité de la crise climatique ne supporterait pas une division des listes qui soutiennent l’écologie, il est de ma responsabilité de tout faire pour le rassemblement d’une offre politique forte », avait-elle expliqué, évoquant une « main tendue ».

« Depuis le début, nous martelons notre constance, notre cohérence, notre clarté. Accueillir Ségolène Royal ne serait aucun des trois », a déclaré Julien Bayou, porte-parole du parti écologiste. « Je ne suis pas le conseiller matrimonial du PS pour réconcilier ses courants, Olivier Faure avec Benoît Hamon, Ségolène Royal avec François Hollande », a affirmé de son côté Yannick Jadot au Parisien.

« Ça n’a pas de sens, c’est un piège ou une tentative désespérée »

Lorsqu’elle était ministre de l’Environnement, « quand elle allait au parlement européen, c’était pour dire de ne pas renforcer les normes diesel, que l’industrie devait passer avant la santé », a dénoncé Julien Bayou. Au gouvernement, « elle s’est cachée sur Notre-Dame-des-Landes, a retardé la fermeture de Fessenheim, validé le renoncement sur l’écotaxe poids lourds. »

L’ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique a prévenu qu’elle ne souhaitait pas conduire une liste se résumant au PS ou à l’addition de partis, privilégiant une liste citoyenne. En revanche, la dynamique d’EELV dans différents sondages (environ 7 %) semble rendre le parti écologiste incontournable à ses yeux. « Ça n’a pas de sens, c’est un piège ou une tentative désespérée, la social-démocratie est déboussolée et se cherche un avenir », a taclé Julien Bayou. « Rebricoler des trucs dans des appareils, on n’y comprend plus rien ».