UNION«Place publique» ou l'improbable union de la gauche aux européennes

«Place publique»: Pourquoi l'union de la gauche est improbable pour les élections européennes

UNIONLes initiateurs de Place publique, créée en novembre, ont réuni ce jeudi les délégations de plusieurs partis de gauche pour prôner le rassemblement aux élections européennes...
Thibaut Le Gal

T.L.G.

L'essentiel

  • Le mouvement Place publique a été créé en novembre par Raphaël Glucksmann, Thomas Porcher et Claire Nouvian.
  • Le parti a réuni ce jeudi les délégations de plusieurs partis de gauche pour prôner le rassemblement aux européennes.
  • Mais plusieurs partis de gauche ont déjà constitué leur liste.

C’est une énième tentative d’union de la gauche. Le mouvement Place publique, créé en novembre par Raphaël Glucksmann, Thomas Porcher et Claire Nouvian, a tenté de réunir ce jeudi les délégations de plusieurs partis de gauche pour prôner le rassemblement. « L’urgence c’est les européennes. On ne peut pas, vu la situation, faire l’impasse sur une échéance électorale, et dans tous les électorats, il y a l’envie d’une union », a déclaré l’essayiste Raphaël Glucksmann à l’issue de la réunion.

« La seule certitude d’échouer c’est si tout le monde y va séparé. S’ils veulent sauver Emmanuel Macron, qu’ils le sauvent ! Et ensuite il y aura Marine Le Pen », a ajouté l'ancien conseiller du chef d'Etat géorgien. « La gauche est explosée, chacun est sur son bout de camembert. Tout ça ne fait pas une force alternative », regrettait auprès de 20 Minutes, Claire Nouvian, il y a quelques semaines. Un sondage commandé par Place publique auprès de l’Ifop montrait qu’une liste PS-Générations-Place publique-EELV-PCF recueillerait 14 % des intentions de vote au scrutin européeen prévu fin mai 2019.

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«La proportionnelle permet à tous les partis d’espérer accrocher quelques sièges»

Mais depuis lors, rien n’a vraiment avancé. Le mouvement, qui revendique environ 20.000 sympathisants, peine toujours à rassembler. Ce jeudi, le seul patron de parti présent était le Premier secrétaire du PS Olivier Faure. Le Parti communiste et Génération.s ont préféré envoyer des seconds couteaux quand Europe Écologie Les Verts et La France insoumise ont tout bonnement snobé la réunion.

« C’est compliqué car la gauche est dans une contradiction. Elle aurait besoin de se réunir pour gagner mais l’une des raisons de sa division est justement la question européenne, rappelle Bruno Cautrès du Cevipof. D’autant que les européennes approchent. Et le mode de scrutin, national et à la proportionnelle, permet à tous les partis d’espérer accrocher quelques sièges d'eurodéputés ».

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A chacun sa liste

Benoît Hamon a déjà indiqué sa candidature aux européennes, «en première ligne, à la tête d'une alliance citoyenne». Le fondateur de Génération.s, qui a quitté le PS en juillet 2017, ne veut surtout pas s’acoquiner avec ses anciens amis. « Je ne participerai à aucune tambouille d’appareils », dit-il.

La porte est encore moins ouverte chez EELV, porté par de bons sondages. Yannick Jadot a d’ailleurs refusé la main tendue d’une liste commune avec Ségolène Royal. « Cela fait un mois qu’elle essaie de joindre Yannick Jadot et qu’il ne répond pas. Il n’y a aucun contact entre EELV et le PS », a fait savoir son entourage au Monde. L’ancienne ministre de l’Ecologie a, elle, fait savoir qu’elle renonçait à sa démarche… en cas de refus de Yannick Jadot.

L'initiative de Place publique est aussi accueillie avec circonspection chez les communistes. «Nous sommes les seuls à être en mouvement. Quand nous faisons des meetings les salles sont pleines. On ne peut pas nous reprocher de parler à l'électorat populaire (...) On ne ferme la porte à personne mais on dit "laissez-nous parler"», avance un proche de la tête de liste PCF, Ian Brossat.

Dans un communiqué, Place publique indique qu'elle lancera dès le mois de janvier une grande consultation citoyenne qui débouchera sur la présentation d'un projet à l'horizon du mois de février.