SOCIALLe gouvernement espère reprendre la main après l'Acte V de la mobilisation

«Gilets jaunes»: Le gouvernement espère reprendre la main après l'Acte V de la mobilisation

SOCIALAlors qu'à Paris et dans plusieurs villes françaises la mobilisation a faibli, le gouvernement compte sur la grande concertation nationale pour renouer le dialogue...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • Les chiffres de la mobilisation laissent entrevoir une fin de cycle pour les Gilets jaunes
  • Le conte

Passer des chiffres aux mots. Après l’acte V de la mobilisation des « gilets jaunes », l’exécutif espère entrevoir la sortie de crise. Les manifestations de samedi ont été beaucoup plus calmes à Paris et dans de nombreuses villes françaises. Le nombre de manifestants divisé par deux (66.000), celui des interpellations en forte baisse annonceraient « la fin d’un cycle de mobilisation », comme le souligne Jérôme Sainte-Marie, sondeur à Pollingvox.

Et si tous les blocages ne se lèveront pas dès lundi, si certaines villes comme Bordeaux ou Toulouse sont encore le théâtre d’une forte mobilisation, le gouvernement paraît soulagé. « Le temps du dialogue est venu », souligne le président de l’Assemblée Richard Ferrand, un très proche d’Emmanuel Macron. « Les ronds-points doivent être libérés et la sécurité de tous redevenir la règle », a ajouté le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.

Recul du gouvernement

De là à conclure à une défaite des « gilets jaunes », il y a un pas. Les concessions arrachées au président Macron sont nombreuses : annulation de la hausse de la taxe carbone, gel des tarifs de l’électricité et du gaz, hausse de 100 euros des revenus au niveau du Smic, heures supp défiscalisées, exemption de hausse de CSG pour les retraités gagnant moins de 2.000 euros…


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« Les Gilets jaunes ont réussi à faire reculer un pouvoir qui pourtant paraissait très fort », estime Jérôme Sainte-Marie, pour qui le mouvement s’essouffle seulement parce qu’il « n’a plus d’objet, car pas d’objectif précis ».

Rapprochement

Encore affaibli dans les sondages (avec 23 % seulement d’opinions favorables dans le dernier sondage Ifop pour le JDD), Emmanuel Macron « sera désormais obligé d’avoir une attitude plus attentive avec les corps intermédiaires, les syndicats ou les maires, et même directement au contact avec les Français », prédit Jean-Daniel Levy, de Harris Interactiv.

Le grand débat que l’exécutif lance sur deux mois et demi est pensé pour permettre le rapprochement espéré. Cette « grande concertation nationale », dont les détails doivent être connus dans la semaine, doit s’appuyer fortement sur les maires et aborder quatre grands thèmes (transition écologique, fiscalité, organisation de l’Etat, démocratie et citoyenneté auxquels on a inclus l’immigration).

Ce dimanche, l’Association des Maires ruraux de France a lancé un appel demandant à la France silencieuse de se « débarrasser du "complexe du plouc" » et de les « soutenir » pour « imposer » leur parole commune face à la « cécité » de beaucoup de dirigeants.

Le président de l’association, Vanik Berberian, affirme que la demande est forte. L’ouverture de cahiers de doléances dans de nombreuses communes a rencontré « un très grand succès ». « Les questions autour du pouvoir d’achat reviennent régulièrement, mais pas seulement », a-t-il déclaré sur franceinfo.

Pouvoir d’achat et RIC

Sur les ronds-points, les revendications se sont rapidement élargies à la question du pouvoir d’achat et au fonctionnement des institutions. Pendant l’acte V, les manifestants étaient nombreux à réclamer l’organisation d’un « RIC », un référendum d’initiative citoyenne. Pour Jérôme Sainte-Marie, un retour à la situation d’avant le 17 novembre est exclu et l’exécutif a vraiment intérêt à tenir ses promesses : « Si jamais les mesures concernant le pouvoir d’achat ne sont pas appliquées, il y a un risque de reprise de mobilisation très important. Car les gens ont pris conscience de leur pouvoir », dit-il.

« Il n’y aura pas de carabistouille », « l’engagement du président sera tenu », assure Richard Ferrand. Qui en appelle à « la responsabilité des parlementaires » pour valider jeudi à l’Assemblée et vendredi au Sénat les mesures afin qu’elles soient applicables dès le 1er janvier.