Réforme de la justice: L'Assemblée nationale a suspendu l'examen du texte
PLANNING•Avec cette réforme, le gouvernement souhaite mutualiser les effectifs de magistrats et de greffe, et unifier la gestion budgétaire pour la simplifier…20 Minutes avec AFP
Alors que le vote solennel devait intervenir ce mercredi, l'Assemblée nationale a suspendu, dans la nuit de mardi à mercredi, l'examen du projet de réforme de la justice, en attendant une nouvelle date d'inscription à l'ordre du jour des travaux en séance des députés.
« L’Assemblée n’étant pas en mesure d’achever l’examen du projet de loi relatif à la justice, il appartiendra à la conférence des présidents (qui réunit notamment les présidents des groupes et le président de l’Assemblée nationale) de déterminer les conditions dans lesquelles ce texte pourra être à nouveau inscrit à l’ordre du jour », a indiqué la présidente de séance.
Une « fracture territoriale » pour l’opposition
A l’origine, le vote solennel de la réforme de la justice devait intervenir mercredi mais il a été repoussé et aucune nouvelle date n’est pour l’instant fixée. Les députés se sont arrêtés avant le vote de l’article controversé sur la fusion des tribunaux d’instance (TI) et de grande instance (TGI), dénoncé par l’opposition comme une nouvelle « fracture territoriale ».
Mesure emblématique du projet de loi, cette fusion suscite depuis des mois des critiques, grèves et manifestations d'avocats et de magistrats, qui redoutent une refonte de la carte judiciaire où certains tribunaux, vidés de leurs substances, finiraient par fermer.
« Cette carte vivra demain et après-demain et dans les années à venir »
« Je vais vous faire une confidence », a lancé la garde des Sceaux Nicole Belloubet en brandissant dans l’hémicycle la carte de l’implantation actuelle des tribunaux. « Cette carte vivra demain et après-demain et dans les années à venir car c’est l’engagement que j’ai pris », a-t-elle lancé en plaidant pour « plus de lisibilité » dans l’organisation judiciaire.
Le tribunal d’instance (304 sites) représente la justice des petits litiges du quotidien et le tribunal de grande instance (164 sites) la juridiction de droit commun. Avec cette réforme, le gouvernement souhaite mutualiser les effectifs de magistrats et de greffe, et unifier la gestion budgétaire pour la rationaliser, la simplifier.