«Gilets jaunes»: Une crise «évitable», mais «je n'ai pas été entendu», dit Nicolas Hulot
POLITIQUE•« Je me serais bien passé de cette confrontation qui oppose l’écologie au social. Cette crise était évitable », assure l’ancien ministre de l’Ecologie dans « L’Emission politique » sur France 2…T.L.G.
Sa voix sur les « gilets jaunes » était très attendue. Nicolas Hulot n’a pas échappé à la question de la hausse de la taxe carbone dénoncée par le mouvement de protestation jeudi, dans l’Emission politique sur France 2.
« Je l’ai défendue (la taxe carbone) et je l’assume », mais « il faut un accompagnement social digne de ce nom », a déclaré l’ancien ministre de la Transition écologique trois mois après avoir quitté le gouvernement, soulignant que cet accompagnement était « ce qui a manqué ».
« Je me serais bien passé de cette confrontation qui oppose l’écologie au social. Cette crise était évitable », assure l’ex-ministre, à propos des manifestations qui agitent la France. « Je me suis battu, et notamment les semaines qui ont précédé mon départ, pour qu’on change complètement d’échelle dans l’accompagnement social de la transition énergétique et écologique, avec des propositions concrètes. Je n’ai pas été entendu »
« La prime à la conversion, il faut aller plus loin en ciblant »
« Je l’ai dit à l’époque, et ce n’est un secret pour personne. Des contraintes budgétaires n’ont pas convaincu le gouvernement d’augmenter cet accompagnement social, il va le faire et je l’espère maintenant. Il est important d’organiser une réflexion sur l’affectation de la recette de la fiscalité écologique », a-t-il expliqué. « Il ne faut pas reculer sur la trajectoire carbone. La prime à la conversion, il faut aller plus loin en ciblant. J’ai acheté une voiture électrique, j’ai eu le droit à une prime. Ce n’est pas normal ».
Son silence sur cette taxe avait récemment agacé certains membres de la majorité. Car la mesure figurait dans « son pacte écologique » soumis aux candidats à la présidentielle dès 2007. Les explications de Nicolas Hulot n’ont toutefois pas convaincu le représentant des « gilets jaunes » Benoit Julou présent dans l’émission.
« Je me demande si Nicolas Hulot n’est pas devenu comique. Tout ce que je viens d’entendre est une grande blague. Est-ce que vous savez ce que c’est de vivre avec 1.200 euros par mois ? », a-t-il lancé. « Ces gens-là ne peuvent pas faire de prêt à la banque pour acheter une nouvelle voiture. Pour l’écologie, on va laisser crever des gens sur le bord de la route ».