SANCTIONL'interdiction de la fessée agite les députés

VIDEO. «Utile» ou «ridicule»? L'interdiction de la fessée provoque de vifs débats à l'Assemblée

SANCTIONSi cette disposition était adoptée, la France deviendrait le 55e Etat dans le monde à interdire totalement les châtiments corporels sur les enfants…
20 Minutes avec AFP

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Et si on interdisait la fessée ? La proposition est à nouveau examinée à l’Assemblée nationale ce mercredi. Le sujet a suscité de vifs débats parmi les députés, chacun y allant de sa petite anecdote.

Malgré la « visée pédagogique » de ce texte qui ne prévoit pas de sanction pénale, les discussions ont pris un tour passionné avant même son passage en séance le 29 novembre. Des élus de droite et d’extrême droite ont dénoncé une « ingérence » dans la vie des familles avec cette proposition portée par Maud Petit (MoDem) et cosignée par des élus d’autres groupes.

« Père de famille » et « cavalier législatif »

La proposition a obtenu l’appui de députés de gauche, de Bastien Lachaud (LFI) pour qui elle est « d’utilité publique », ou d’Elsa Faucillon (PCF) qui a vanté « une éducation à la paix », ces deux élus l’ayant co-signée. Au groupe LR, plusieurs députés ont de leur côté exprimé de vives réticences. C’est « une législation de communication » avec « une pseudo-morale officielle », provoquant un débat « un peu ridicule », a lancé Eric Ciotti. Jean-Louis Masson, « père d’une famille de six enfants », a vu un « vieux serpent de mer » dans cette « énième proposition de loi anti-fessée ». Une précédente tentative via la loi « Égalité et citoyenneté » avait de fait été censurée en janvier 2017 par le Conseil constitutionnel, au motif qu’il s’agissait d’un « cavalier législatif ».

« Père de 7 enfants », Paul Molac (Libertés et Territoires) a exprimé la crainte qu’on « s’immisce dans la vie des familles ». L’élue d’extrême droite Emmanuelle Ménard a cherché pour sa part, comme Marie-France Lorho, à supprimer les deux articles du texte, évoquant notamment le risque d'« inciter certains enfants à dénoncer leurs parents ».

La gifle de Bayrou

Julien Dive (LR) s’est fait le plaisir de son côté de rappeler qu’en 2002, « un certain François Bayrou » avait giflé un enfant qui tentait de lui faire les poches lors de la campagne présidentielle, notant « l’ironie de l’histoire » à ce que le texte soit porté par le MoDem. « L’enfant qui a été giflé par François Bayrou n’était pas son enfant », lui a répondu Elodie Jacquier-Laforge (MoDem), suscitant des rires dans la salle. « Est-ce que vous savez ce qu’il est advenu de cet enfant ? Malheureusement il est devenu délinquant. Donc CQFD, au MoDem nous avons testé la gifle, nous avons constaté que ça ne marche pas ! », a enchaîné Maud Petit dans « un petit clin d’œil ».

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Si cette disposition était adoptée, la France deviendrait le 55e Etat dans le monde à interdire totalement les châtiments corporels sur les enfants, selon l'« Initiative mondiale pour mettre un terme à tous les châtiments corporels sur les enfants », une ONG basée à Londres. La Suède avait légiféré sur le sujet dès 1979.