«L'Emission politique»: Après des semaines de diète médiatique, revoilà Nicolas Hulot
RETOUR•L'ancien ministre est l'invité de «L'émission politique», ce jeudi soir sur France 2...Thibaut Le Gal
L'essentiel
- Nicolas Hulot est l'invité de «L'émission politique», ce jeudi soir sur France 2.
- Après des mois de diète médiatique, l'ancien ministre revient.
- L'ex-animateur télé est attendu sur la question de la fiscalité écologique.
Après des semaines de diète médiatique, Nicolas Hulot revient parmi les siens. L’ancien ministre est l’invité de L’Emission politique ce jeudi soir sur France 2. La dernière fois qu’on l’a aperçu, l’ex-animateur télé annonçait les yeux humides qu'il quittait le gouvernement. « Je ne veux plus me mentir », disait-il.
Pas de voix chevrotante, ce jeudi soir, promet Léa Salamé au Figaro. Car la journaliste prévient : l’homme serait « en forme, pas du tout déprimé comme on peut l’entendre ». Après plus d’un an au ministère, Nicolas Hulot s’est requinqué dans sa station balnéaire de Saint-Lunaire en Ille-et-Villaine. « Il prenait un peu de recul pour se ressourcer. Il n’était pas fatigué, mais il avait besoin de se reconnecter à la nature, en famille. Un retour à la vraie vie », annonce son proche Matthieu Orphelin, député de La République en marche.
« Tous les jours, je reçois des mails de personnes souhaitant son retour »
Quelques séances de plongée et de kitesurf plus tard, et revoilà Hulot. Mais pour quoi faire ? « ll avait envie de s’exprimer longuement, d’expliquer les raisons de son départ. Et de poser son regard et son diagnostic sur les questions écologiques », résume Alix Bouilhaguet, rédactrice en chef de L’Emission politique. L’écologiste sera confronté sur le plateau au patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, le philosophe Alain Finkielkraut et une agricultrice.
Ses proches se montrent peu loquaces. « Je n’ai rien à dire sur Hulot. D’autant qu’on ne sait pas ce qu’il va dire », coupe l’ex-eurodéputé Jean-Paul Besset. Même ton chez son fidèle compagnon Gérard Feldzer : « Je n’ai plus de contact avec lui sur ces questions. Je ne sais pas s’il travaille seul ou avec une équipe, j’attendrai devant mon poste télé. »
Ce retour médiatique, à quelques jours de la Cop24 sur le climat en Pologne, montre que Nicolas Hulot n’en a pas fini avec la politique. « Tous les jours, je reçois des mails de personnes souhaitant son retour. C’est la voix de l’écologie en France, même s’il n’est pas le seul, affirme Matthieu Orphelin. C’est bien qu’il revienne. Il a envie d’être actif dans le débat public, porter des solutions ».
Pour le moment, Nicolas Hulot a repris ses fonctions d'administrateur à la Fondation pour la nature et l’homme. Mais certains, comme l’ancienne ministre de l’Ecologie Delphine Batho, rêvent de le voir prendre la tête d’une liste pour les Européennes. « Il a prévenu qu’il ne voulait plus de responsabilité politique, répond le député LREM. Mais il a mille façons d’être utile car il porte depuis longtemps cette idée que la transition écologique doit se faire de manière plus solidaire, un propos qui résonne aujourd’hui avec les gilets jaunes ».
Son silence sur la taxe carbone agace la majorité
Dans ce contexte de contestation, son silence sur la taxe carbone a agacé certains membres de la majorité. Car la mesure figurait dans « son pacte écologique » soumis aux candidats à la présidentielle de 2007. « Je ne doute pas qu’il assumera » cette hausse de la fiscalité sur les carburants, a lancé son successeur François de Rugy sur France inter mercredi. « Quand on a aimé Nicolas Hulot, on assume d’avoir une fiscalité comportementale », dit autrement le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
« C’est une dérive de ce gouvernement, ne rien assumer et se dire : "Hulot n’est plus là, on va le charger" », tranche le député François-Michel Lambert, qui a claqué la porte d’En Marche. Si France 2 confirme que l’invitation a été décidée bien avant le lancement des « gilets jaunes », Nicolas Hulot ne pourra toutefois pas y échapper.