Inondations dans l’Aude: Au chevet des victimes, Emmanuel Macron réconforte (et vice-versa)
REPORTAGE•Emmanuel Macron était à Villalier, dans l’Aude, ce lundi matin, une semaine après les inondations qui ont ravagé le secteur. Il a « déambulé » sur une route effondrée au contact des habitants…Hélène Ménal
De notre envoyée spéciale dans l’Aude
Maeva, Thomas et Guillaume font partie de la grosse centaine d’habitants de Villalier qui a passé la matinée sur la place du village à attendre Emmanuel Macron.
Le président de la République a choisi cette commune, où deux personnes sont mortes emportées par les eaux de l’Orbiel, pour sa visite aux victimes. « On espère qu’il vient nous dire qu’il va donner l’argent pour réparer la route », dit Guillaume, 17 ans, qui amorce de drôles de vacances, après avoir retrouvé un corps dans son jardin.
Le Président est arrivé discrètement à Villalier, se contentant d’un signe de main dans sa voiture. Puis il est allé s’entretenir, longuement et à huis clos avec les familles endeuillées. Et notamment avec la veuve de Jean Mazières, une des victimes des attentats du mois de mars à Carcassonne et Trèbes. Elle a perdu ses deux parents dans les inondations du 15 octobre.
De longs échanges avec les habitants
L’Elysée indique que ces entretiens avec les victimes ont été empreints d’une « grande émotion », que des larmes ont coulé et qu’au final il y a eu davantage de gestes et de regards que de mots.
De retour à pied sur la place du village, Emmanuel Macron a longuement échangé avec les habitants. Il en a serré certains dans ses bras, a distribué des « je comprends » et des « bon courage ». Les sinistrés lui ont parlé de leur quotidien, des difficultés de se déplacer dans un village en ruine, ou « de l’humidité qui commence à arriver jusqu’au plafond ». D’autres sont venus davantage pour le réconforter, lui. Comme cette avocate de sinistrés, venue de Montpellier. « Je lui ai dit qu’il fait du bon boulot et qu’on est beaucoup à le penser », raconte-t-elle.
Dans la foule, le père de Maeva a serré la main au Président, sa petite sœur a reçu une bise. Puis la famille a pu aller avec le cortège présidentiel sur la fameuse route effondrée, celle où un poids lourd dont le chauffeur a perdu la vie, est encore visible en contrebas comme une baleine échouée.
« Y a pas un voisin qui a encore une voiture, alors on s’habitue »
La famille, qui a perdu « trois véhicules », est ensuite rentrée à pied dans son lotissement en bas du village. Depuis une semaine, ils ont pris l’habitude de circuler à pied. « Y a pas un voisin qui a encore une voiture, alors on s’habitue », raconte Maeva.
Chez lui « tout est foutu » : les meubles, le canapé, il n’y a que le frigo qui tient encore. Ses parents attendent l’expert des assurances pour mardi. La rallonge jusqu’au 30 novembre du délai pour déclarer les sinistres fait partie des bonnes nouvelles apportées dans l’Aude par le chef de l’État. Il doit en donner d’autres dans l’après-midi à Trèbes , où six personnes ont perdu la vie.