SURFACTURATIONSMediascop, la société au cœur d'une enquête sur la campagne de Mélenchon

Comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon: La société de Sophia Chikirou intéresse les enquêteurs

SURFACTURATIONSLa directrice de Mediascop a été entendue, ce vendredi matin, dans les locaux de la police anticorruption (Oclciff) à Nanterre dans l’enquête sur les comptes de campagne…
Manon Aublanc

Manon Aublanc

Alors que Jean-Luc Mélenchon a été entendu, jeudi, pendant près de cinq heures dans le cadre des investigations sur ses comptes de campagne, les enquêteurs s’interrogent actuellement sur des possibles surfacturations réalisées par la société Mediascop durant la campagne présidentielle.

Selon Franceinfo, Mediascop, la société de communication dirigée par Sophia Chikirou, aurait perçu près de 1,2 million d’euros, soit 11 % du budget total de la campagne de Jean-Luc Mélenchon. Dans cette longue enquête réalisée par la cellule investigation de Franceinfo et publiée ce vendredi, on apprend que l’entreprise a géré plusieurs aspects de la communication de leader de La France insoumise​ : stratégie, gestion des réseaux sociaux, réalisation de vidéos ou encore objets promotionnels. La société aurait même employé une dizaine de membres du staff du candidat à la présidentielle.

Plus de 4.500 euros pour la simple mise en ligne de vidéos

Entre les meetings, les émissions ou les productions sur lesquelles elle est intervenue, Sophia Chikirou « aurait valorisé son travail à près de 120.000 euros sur les factures de Mediascop, soit 15.000 euros mensuels en moyenne pour huit mois de campagne », affirme la cellule investigation de Franceinfo.

Et au-delà de ces possibles surfacturations, certaines prestations suscitent également quelques interrogations. Les activités liées aux réseaux sociaux ont été facturées à la tâche, et non en forfait jour. Si cette pratique est bien légale, elle augmente considérablement les coûts. Selon l’enquête de nos confrères, La France insoumise aurait ainsi payé 58.800 euros une dizaine de tâches effectuées par les community managers. Et la pratique est visiblement semblable pour les vidéos, réalisées par Mediascop et facturées à l’unité. Elles ont coûté 100.000 euros au total.

Et ce n’est pas tout… Mediascop a facturé près de 4.750 euros pour la simple mise en ligne des discours de Jean-Luc Mélenchon, soit 250 euros pour chacun des 19 discours prononcés par le candidat. Une opération, qui consiste à « extraire le fichier son d’un discours, à le télécharger sur le réseau social Soundcloud en y ajoutant quelques commentaires » et ne prend pourtant qu’une dizaine de minutes à faire, comme le précise Franceinfo.

Des bénéfices très importants pour Mediascop

Une partie des employés de Mediascop étaient également membres du staff de Jean-Luc Mélenchon. « Chez tous les autres candidats à la présidentielle ces fonctions étaient directement rattachées à l’association de financement de campagne qui payait leurs salaires. Jean-Luc Mélenchon a fait le choix de confier une bonne partie de son équipe à la société de Sophia Chikirou », explique Franceinfo.

Et ces employés ont travaillé, avec un salaire minimum, directement dans le QG de campagne du candidat, la société n’ayant pas de local. Mais l’entreprise de communication a refacturé toutes ses charges. Si la pratique est, encore une fois, légale, elle a engendré des facturations importantes, et, donc, des bénéfices visiblement non négligeables pour Mediascop.

Sophia Chikirou entendue dans les locaux de la police anticorruption

La directrice de Mediascop a été entendue, ce vendredi matin, dans les locaux de la police anticorruption (Oclciff) à Nanterre. Une audition menée dans le cadre de l’enquête sur les comptes de campagne présidentielle de LFI, a annoncé selon son avocat, confirmant une information de BFMTV.

« Nous répondrons aux questions. Nous sommes sereins car toutes les accusations sont fausses et cela ne pourra que devenir rapidement une évidence », a déclaré David Marais, son avocat David Marais. Jean-Luc Mélenchon, de son côté, a été entendu jeudi par les policiers dans cette affaire, ainsi que dans une deuxième enquête sur des emplois présumés fictifs d’assistants au Parlement européen, après s’être opposé avec virulence aux des perquisitions ont eu lieu dans les locaux de La France insoumise et au domicile de Jean-Luc Mélenchon.