L’ambiance s’est encore un peu plus refroidie entre Christian Estrosi et Eric Ciotti, depuis un scrutin interne à leur parti, samedi, dans les Alpes-Maritimes. Le « virus de la fraude n’est pas éradiqué » chez Les Républicains, a estimé ce mardi le maire de Nice, alors que plusieurs de ses proches ont dénoncé de « multiples irrégularités » lors de l'élection de son rival à la tête de la fédération départementale.

« J’avais demandé qu’il y ait un vote par papier sans procuration. Il se trouve que pour les élections primaires [en 2016], on avait réussi à faire voter 4 millions de personnes par papier. Là, le vote électronique, je l’avais mis un peu en cause », a avancé Christian Estrosi sur France 2, exprimant des « doutes ». « Enfin, comme je n’ai pas voulu me mêler de cette élection, j’attendrai que la Haute autorité se prononce », a-t-il aussi expliqué.

Les proches d’Estrosi « interrogatifs »

Mi-septembre, le maire de Nice avait renoncé à se présenter à sa propre succession à la tête de la fédération LR des Alpes-Maritimes, laissant le champ libre à Eric Ciotti, seul candidat. Il avait expliqué ne pas vouloir se mêler « d’une élection ayant démarré sur des provocations et qui alimente des divisions auxquelles je n’entends pas participer ».

Dès samedi soir, la députée Marine Brenier, la sénatrice Dominique Estrosi-Sassone et le conseiller régional Pierre-Paul Leonelli affirmaient que « le chiffre de la participation exceptionnellement élevé, à plus de 70 % sur Nice », les laissait « tout particulièrement interrogatifs ». « De nombreux militants nous ont fait part de multiples irrégularités tout au long du processus électoral et de difficultés pour voter », ont-ils déclaré.

Ciotti « serein »

Eric Ciotti, qui était seul candidat, a, lui, fait part de sa « sérénité ». « Aucune fraude n’a été constatée lors du vote électronique qui s’est passé en présence d’Henri de Beauregard [président de la Haute autorité], du prestataire spécialisé dans le vote électronique, mais également d’huissiers », a assuré la porte-parole des Républicains, Lydia Guirous.

Des accusations d’adhésions suspectes ont également émaillé le processus électoral dans les Yvelines. Par ailleurs, les deux listes qui étaient en lice pour l’élection de la direction des Jeunes Républicains s'accusent mutuellement de fraude.