Assemblée nationale: Lancer d'un collectif écolo transpartisan... Bonne idée ou coup de com'?
POLITIQUE•Des députés de six groupes politiques lancent mardi un collectif intitulé « Accélérons la transition écologique et solidaire ! » pour peser sur ces questions...T.L.G.
L'essentiel
- Des députés de six groupes politiques lancent mardi un collectif intitulé « Accélérons la transition écologique et solidaire ! ».
- Les parlementaires espèrent notamment déposer des amendements communs sur les questions écologiques. Les Insoumis dénoncent, eux, un « affichage ».
Ecolos de tous les partis, unissez-vous ! Des députés de six groupes politiques lancent ce mardi un collectif baptisé « Accélérons la transition écologique et solidaire ! » L’objectif ? « Organiser » de manière transpartisane le travail des parlementaires sur les questions écologiques afin de peser davantage.
Les 15 premiers signataires du collectif, emmenés par Matthieu Orphelin, député proche de Nicolas Hulot, ont adressé un courriel à l’ensemble de leurs collègues la semaine dernière. Ils soulignent que le nouveau rapport alarmiste des experts climat de l’ONU (Giec), la semaine dernière, « montre l’urgence absolue à agir pour le climat et accélérer les actions publiques ».
« Si on avait eu ce collectif, on aurait évité le psychodrame sur le glyphosate »
Parmi les premiers signataires figurent Cédric Villani (LREM), Eric Diard (LR), Sophie Auconie (UDI-Agir), Guillaume Garot (PS), le communiste Jean-Paul Dufrègne ou encore Erwan Balanant. « Cette démarche est née après la démission de Nicolas Hulot. Matthieu Orphelin avait indiqué se sentir seul sur ces questions… On a donc décidé de créer un pôle pour faire avancer ces sujets », note le député MoDem.
« L’idée est de se réunir deux fois par mois, de manière transpartisane, pour travailler sur les sujets environnementaux en débat, déposer des amendements communs, mais aussi pouvoir mettre à l’agenda des sujets précis sur le long terme ». Il ajoute : « Si on avait eu ce groupe au moment du glyphosate, je pense qu’on aurait évité le psychodrame en trouvant collectivement un point atterrissage. »
« Quand il s’agit d’appuyer sur le bouton pour voter, on trouve beaucoup moins de monde »
Dans cette union écolo, les Insoumis manqueront toutefois à l’appel. « On ne souhaite pas servir de caution verte à la majorité, lui donner bonne conscience », tranche le député LFI Eric Coquerel. « C’est de l’affichage car lorsqu’il faut faire des choix, ces mêmes députés votent contre les propositions écologiques ou ne sont pas dans la salle. Je rappelle que Mathieu Orphelin n’était pas là pour voter l’interdiction du glyphosate… ».
« Avec 120 députés normalement, on fait tout exploser. Mais quand il s’agit d’appuyer sur le bouton pour voter et prendre des décisions difficiles, on trouve beaucoup moins de monde, abonde François Michel Lambert. Je crains aussi qu’on participe à l’idée que les écologistes ne sont pas nécessaires puisque tout le monde fait de l’écologie. »
Le député LREM, qui a échoué à créer un groupe écolo à l'Assemblée, fait toutefois partie des signataires. « J’espère qu’on pourra sortir de l’affichage et s’affranchir des votes de groupe, et qu’on retrouvera tous les signataires lors des votes sur le plastique, les fiscalités, la rénovation thermique, le gaspillage, le budget… ». Les membres du collectif comptent faire des propositions sur le projet de loi de finances 2019, très critiqués par les associations écologiques. Erwan Balanant y croit : « Même si c’est un peu juste niveau temps, je pense que, sur le budget, on aura déjà quelques amendements communs. »