GOUVERNEMENTDans Colombey désert, Macron vient célébrer les 60 ans de la Ve République

Hommage à De Gaulle et réforme de la Constitution... Macron célèbre les 60 ans de la Ve République

GOUVERNEMENTEmmanuel Macron veut profiter de cet anniversaire pour «relancer» la réforme institutionnelle, arrêtée en pleine affaire Benalla…
Clémence Apetogbor

C. Ape. avec AFP

Une journée en deux étapes sous le signe de la Constitution. A l’occasion des 60 ans de la Ve République, Emmanuel Macron s’est rendu sur les terres du général de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises ce jeudi avant de rentrer à Paris pour relancer sa réforme constitutionnelle.

Dans ce petit village de 400 habitants en Haute-Marne, contrôlé depuis l’aube par des dizaines de policiers et gendarmes, une petite cinquantaine de curieux patientaient ce jeudi près du cimetière. Emmanuel Macron devait y déposer une gerbe sur la tombe de Charles de Gaulle, père fondateur de la Ve République.

Recueillement devant la Croix de Lorraine

Le chef de l’Etat se dit « très attaché » à cette Constitution. Ce qui est de moins en moins le cas pour les Français, selon un sondage Odoxa Dentsu Consulting pour Le Figaro et Franceinfo qui indique que seuls 44 % des Français expriment un attachement à ce régime.

Après s’être recueilli devant l’immense croix de Lorraine en granit rose de 43,50 mètres de haut, qui domine les vignes environnantes, Emmanuel Macron doit visiter le Mémorial Charles de Gaulle, ouvert il y a 10 ans. Puis il retournera à Paris pour un discours devant le Conseil constitutionnel. Ce sera aussi l’occasion de « relancer » sa réforme institutionnelle qui, après avoir été reportée pour cause d’affaire Benalla, doit être de nouveau examinée « en janvier à l’Assemblée nationale », selon l’Elysée. Il s’exprimera devant 200 invités, dont les anciens présidents Valéry Giscard d’Estaing et Nicolas Sarkozy ainsi qu’une quinzaine de présidents de Cours suprêmes étrangères.

« Crise de légitimité »

Dans son allocution, Emmanuel Macron va dresser le constat que la France de 2018 « est semblable à celle de 1958 en ce qu’elle souffre d’abord d’une crise de légitimité et d’efficacité, c’est-à-dire de la capacité d’institutions à agir pour répondre aux problèmes de la Nation », a indiqué l’Elysée.

Dans ce contexte, il est nécessaire de mener à bien le projet de réforme des institutions dont « la seule boussole » doit être « la capacité à répondre aux enjeux (…) et non les intérêts des institutions en place ». Cette réforme vise à réduire le nombre de parlementaires et à limiter leur nombre de mandats dans le temps, mais aussi dans son volet constitutionnel à supprimer la Cour de justice de la République et à réformer le Conseil supérieur de la magistrature (CSM).