Emmanuel Macron, a reconnu jeudi que Maurice Audin, mathématicien communiste disparu en 1957, est « mort sous la torture du fait du système institué alors en Algérie par la France ». Une sortie qui a vivement fait réagir du côté de l’extrême droite.
En s’exprimant ainsi, Emmanuel Macron « commet un acte de division, en pensant flatter les communistes », a estimé jeudi Marine Le Pen. « Maurice Audin a caché des terroristes du FLN qui ont commis des attentats. Macron commet un acte de division, en pensant flatter les communistes », a déclaré au Talk du Figaro la présidente du Rassemblement national (RN, ex FN).
« Et quelle est la responsabilité de l’armée française dans cette affaire ? »
« Quel est l’intérêt pour le président de la République de rouvrir des blessures, en évoquant le cas de Maurice Audin ? Il souhaite surfer sur la division des Français, au lieu de les réunir dans un projet », a ajouté la finaliste de la présidentielle de 2017.
« La pratique de la torture a-t-elle été démontrée ? Et quelle est la responsabilité de l’armée française dans cette affaire ? C’est un événement de guerre et de guerre civile, où les règles qui sont appliquées ne sont pas toujours celles de la SDN », a demandé l’ancien président du FN (devenu RN en juin), Jean-Marie Le Pen, interrogé par RTL.
Le Pen aurait « sans doute » pratiqué la torture en Algérie si on le lui avait demandé
« Les bombes qui éventraient et mutilaient les civils français d’Algérie et les musulmans, qui étaient le fait du FLN, le président de la République va-t-il aussi creuser dans cette direction-là aussi ? Je pense qu’il faut laisser les morts enterrés et le temps fait son œuvre. Ce n’est pas au président de la République de rouvrir la tombe. Cela me paraît mirobolant, et même, détestable », a lancé celui qui a combattu dans un régiment de parachutistes en 1956-1957 en Algérie.
Il avait déclaré en février sur RTL qu’il aurait « sans doute » pratiqué la torture en Algérie si on le lui avait demandé, et ce par « devoir ». « Les consignes qui étaient données étaient d’éradiquer à n’importe quel prix la menace terrible que faisait peser le terrorisme, qui a fait des centaines de morts, de blessés et de mutilés, dont personne ne parle », avait expliqué le cofondateur du FN, depuis évincé par sa fille Marine Le Pen à la tête du parti.