SURPRISEVIDEO. La ministre des Sports, Laura Flessel, démissionne

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SURPRISELa ministre faisait face à une fronde du monde sportif...
Rachel Garrat-Valcarcel

Rachel Garrat-Valcarcel

Laura Flessel, nommée ministre des Sports dès le premier gouvernement d’Edouard Philippe, en mai 2017, a démissionné, ce mardi. Dans un communiqué, elle parle de « raisons personnelles ». Cette annonce surprise arrive une semaine après celle, non moins surprenante, de Nicolas Hulot, ministre d’Etat, chargé de la Transition écologique. Un remaniement devait avoir lieu ce mardi. La ministre, qui était aussi chargée de l’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024, faisait face à une fronde du monde sportif ces dernières semaines.

Laura Flessel a été la première championne olympique de l’histoire à l’épée individuelle, en escrime, aux Jeux d’Atlanta, en 1996, lors de l’introduction de l’épreuve au programme olympique. Et fut aussi médaillée d’or en équipe la même année. Elle a participé aux Jeux jusqu’à ceux de Londres, en 2012.

Fronde du monde sportif devant les coupes budgétaires

Selon l’entourage de Laura Flessel, « elle veut retrouver sa liberté et agir différemment » et sa démission ne présente « aucun lien avec les questions budgétaires ». Le départ de l’ex-spécialiste de l’épée, 46 ans, intervient au moment où le mouvement sportif s’inquiète pour ses moyens, un an après l’attribution des JO 2024 à Paris.

A la rentrée 2017, le ministère des Sports avait annoncé un budget en baisse de 7 %, à 481 millions d’euros, avant une rallonge de 27 millions d’euros votée au Parlement. D’ici à 2024, l’Etat doit aussi investir 1 milliard d’euros dans les infrastructures des Jeux olympiques. Jeudi dernier, Laura Flessel a appelé le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) à rester dans « le dialogue », jugeant « inacceptables » certains propos de son président Denis Masseglia, qui a parlé de « hold-up » de l’Etat sur les moyens du sport.

« Logique de coopération » dit Flessel

« En seize mois, j’ai pu poser les bases d’une refonte profonde du modèle sportif français, notamment de sa gouvernance », a souligné Laura Flessel dans son communiqué mardi. « Grâce à un patient travail de concertation, nous sommes passés d’une logique de confrontation des acteurs à une logique de coopération, seule issue pour être au rendez-vous de 2024. »

« La France rayonne grâce au sport. J’ai essayé de faire en sorte qu’elle soit également fraternelle, a-t-elle ajouté. Le sport doit être un vecteur de lutte contre les discriminations et de rassemblement […]. C’est pour retrouver des engagements passés, justement tournés vers l’humain, la solidarité et la coopération internationale, que je prends aujourd’hui la décision de poursuivre mon action par d’autres voies. »