PRONOSTICSQui pour remplacer Nicolas Hulot à l’Ecologie? On a essayé de deviner

Qui pour remplacer Nicolas Hulot à l’Ecologie? On a essayé de deviner

PRONOSTICSLa liste des candidats est très longue…
Nicolas Raffin

Nicolas Raffin

L'essentiel

  • Le départ de Nicolas Hulot ce mardi matin a pris le gouvernement de court.
  • Succéder à une personnalité aussi médiatique est loin d’être évident.
  • 20 Minutes dresse la liste des candidats potentiels avant la nomination de son successeur « dans les prochains jours ».

La démission surprise de Nicolas Hulot à peine annoncée, l’exécutif s’est retrouvé avec un problème majeur ce mardi : comment remplacer une personnalité aussi médiatique et engagée que pouvait l’être l’ancien animateur télé, sans donner l’impression que l’écologie passe au second plan ?

C’est maintenant à Edouard Philippe de s’atteler à cette tâche délicate, et de proposer des noms. En attendant, le silence est la règle : « Ces discussions et ces réflexions, je les garde pour le président de la République » a lâché le Premier ministre ce mardi. Ne reculant devant rien, 20 Minutes a pourtant décidé de plancher sur le sujet. Après d’intenses réflexions, voici donc cinq candidats ou candidates possibles pour succéder à Nicolas Hulot.

La plus « Macron compatible » : Brune Poirson

Elle fait partie de ceux qui ont découvert la vie politique avec Emmanuel Macron. Élue à l’Assemblée nationale en juin 2017, elle est nommée dans la foulée secrétaire d’État auprès de Nicolas Hulot. Elle se fait remarquer en portant le dossier sensible du glyphosate, et plus récemment, sur le bonus-malus pour les plastiques.

Sa vision de l’écologie, qu’elle avait expliquée à Libération il y a quelques mois, colle très bien à la philosophie du chef de l’État : « les solutions [pour lutter contre le changement climatique] se trouvent au carrefour de la puissance publique, de l’entreprise privée et des ONG » expliquait-elle. Un pragmatisme assumé : suffisant pour aller plus haut ? « Il y a toujours la possibilité de nommer un ministre technique, mais est-ce qu’il sera à la hauteur des enjeux ? C’est ce que vont objecter les écologistes » remarque Daniel Boy, directeur de recherche à Sciences-Po et spécialiste de l’écologie.

Probabilité de nomination : Moyenne. Brune Poirson a ses chances et « en même temps » elle manque d’expérience politique. Une vraie macroniste.

Le plus « Vu du ciel » : Yann Arthus-Bertrand

Il soutenait Nicolas Hulot en 2007 et expliquait alors que l’écologie était « un enjeu majeur ». Comme l’ancien ministre, le célèbre photographe aime prendre de la hauteur pour contempler la planète. Comme lui, il a également créé une fondation, baptisée GoodPlanet, qui œuvre entre autres pour combattre le réchauffement climatique.

Pourtant, Yann Arthus-Bertrand semble très loin d’un portefeuille ministériel. Dans un entretien accordé au Point en décembre 2017, il confiait son pessimisme vis-à-vis de l’efficacité de la politique : « les hommes politiques sont prisonniers d’un système démocratique. Il y a un manque de courage politique terrible (…) L’écologie politique est morte depuis longtemps ». Or, pour Alain Chabrol, vice-président de France nature environnement, « que ce soit une personnalité de la société civile ou un politique qui succède à Nicolas Hulot, il faudra avoir de l’expérience pour convaincre ses collègues ministres et gagner les arbitrages ». Celui que ses détracteurs surnomment « l’hélicologiste » semble donc loin de reprendre le fauteuil.

Probabilité de nomination : Faible. C’est dommage, on aurait bien aimé avoir des photos du ministère de l’Ecologie depuis un hélicoptère.

Le plus « Hulot Bis » : Matthieu Orphelin

Très proche de Nicolas Hulot, engagé à ses côtés lors des primaires écologistes de 2011, Matthieu Orphelin est l’un des députés LREM les plus impliqués sur les questions environnementales. Ce mardi, il ne cachait pas sa déception d’avoir perdu « le meilleur ministre de l’Ecologie possible », comme il l’a expliqué à 20 Minutes.

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Pour lui, le nom du ou de la future ministre est moins important que les engagements qu’il attend du gouvernement. « Nicolas Hulot s’est sacrifié pour la cause. Maintenant, c’est l’ensemble de la classe politique qui doit être à la hauteur des enjeux. » Serait-il prêt à accepter le portefeuille ? « Je ne me pose pas du tout cette question. Franchement, les trajectoires personnelles ne sont pas grand-chose au regard des défis environnementaux ».

Probabilité de nomination : Faible. Ami de Nicolas Hulot, il affirme partager les « mêmes analyses » que lui. Et le même poste ?

La plus « Polaire » : Ségolène Royal

Niveau expérience, l’actuelle ambassadrice des pôles arctique et antarctique est l’une des candidates des plus capées. Ministre de l’Environnement pendant trois ans sous Hollande et pendant un an sous… Mitterrand, Ségolène Royal a une connaissance très fine des arcanes élyséennes. Elle a également pris la tête de la COP21 après Laurent Fabius.

Après l’annonce de la démission de Nicolas Hulot, elle s’est fendue d’un tweet très diplomatique, qui ne fâche personne. Il ne faut jamais insulter l’avenir…

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Probabilité de nomination : Elevée. En cas de nomination, Ségolène Royal deviendrait l’une des rares ministres (ou la seule ?) à siéger à la table de quatre présidents différents sous la Ve République. Une bien belle statistique.

La plus « Coquillages et crustacés » : Brigitte Bardot

Et si c’était BB qui avait poussé Nicolas Hulot à la démission ? Souvenez-vous : il y a deux semaines, Brigitte Bardot raconte sur Twitter avoir reçu un coup de fil du futur-ex ministre. Ce dernier n’avait pas supporté l’interview où elle le qualifiait de « type qui ne sert à rien ». Nicolas Hulot explique alors à Brigitte Bardot que ses dossiers seraient « bloqués par l’Elysée »… quelques jours avant de quitter le gouvernement.

Grande militante de la cause animale, « BB » est aussi très présente dans les médias. Elle n’hésite pas à dire ce qu’elle pense… quitte à s’en prendre directement au gouvernement. Ce mardi, le communiqué de sa fondation évoquait à peine la démission de Nicolas Hulot et préférait critiquer les « cadeaux faits aux chasseurs », parlant d’une « politique suicidaire ». On ne va pas se mentir, sa nomination semble hautement improbable.

Probabilité de nomination : Aussi fine que le sable de la plage de la Madrague.

Bonus. Ils auraient pu être sur la liste : Daniel Cohn-Bendit, Pascal Canfin, Jean-Vincent Placé… et sûrement beaucoup d’autres qui y pensent très fort depuis quelques heures.