Départs, accusations, manque d'argent... Les Patriotes dans une mauvaise passe
PARTI•Le jeune parti fondé par l’ancien numéro deux du FN, Florian Philippot, est en butte à des difficultés à un an des Européennes…20 Minutes avec AFP
Départs, accusations, manque d’argent… Le jeune parti Les Patriotes, fondé par l’ancien numéro deux du FN Florian Philippot, est en butte à des difficultés à un an des élections européennes, un scrutin test autant que décisif pour l’avenir de la petite formation souverainiste.
Les Européennes seront le « moment de vérité » des Patriotes, selon son président Florian Philippot. Crédité de 1 % dans les derniers sondages, le parti remettra en jeu en mai le siège d’eurodéputé de Florian Philippot ainsi que celui de Mireille d’Ornano.
Des « dysfonctionnements » et « dérives » pointés par Sophie Montel
Mais ce sera sans compter sur celui de Sophie Montel, qui a claqué la porte la semaine dernière du parti fondé à l’automne, dénonçant la « divine solitude » de son président et « l’aspect dysfonctionnel » du mouvement, victime des « mêmes dérives » que le Front national (devenu Rassemblement national début juin) qu’elle a, elle aussi, quitté après la présidentielle.
Un coup dur pour les Patriotes, où l’eurodéputée avait « une grande connaissance de la boutique frontiste et un enracinement local » d’élue en Franche-Comté, y enchaînant les mandats jusqu’à être élue en 2014 au Parlement européen, rappelle le politologue Jean-Yves Camus.
Le parti rattrapé par l’affaire des emplois présumés fictifs d’assistants FN
L’ancien vice-président du FN pourrait être par ailleurs rattrapé par l’affaire des emplois présumés fictifs d’assistants d’eurodéputés FN. Un de ses anciens assistants, Mickaël Ehrminger, qui a travaillé trois mois en 2016 à mi-temps pour lui quand il était eurodéputé FN, a demandé à être entendu par l’Office européen de lutte anti-fraude. Devenu début juin assistant de Sophie Montel, Mickaël Ehrminger affirme avoir travaillé pour le FN à des heures où il était rémunéré sur des fonds européens.
Le cofondateur et ex-vice-président des Patriotes, Maxime Thiébaut, parti lui aussi début juin pour des « raisons professionnelles », admet que ces accusations portent atteinte à « la belle image » du parti, qu’il défend toujours.
Et des difficultés financières…
Reste l’argent, dont les Patriotes ont un besoin criant, ne bénéficiant d’aucune aide publique. Fondé en septembre, le parti est financé par les cotisations de ses 8.000 adhérents, les dons et d’éventuelles reversions d’élus.
Le parti a lancé un appel aux dons fin juin, qu’il renouvellera à la rentrée, et espère dépasser les 3 % de voix aux Européennes pour être remboursé de ses frais de campagne.