Nice: Eric Ciotti demande une action «concertée, organisée, militaire» de l'Europe contre les passeurs
FRONTIERE•Le député LR des Alpes-Maritimes a appelé dimanche l’Europe à rompre avec sa « naïveté », souhaitant que le mini-sommet européen sur l’immigration à Bruxelles lance une action pour contrer les passeurs…M.Fr. avec AFP
L'essentiel
- «La priorité c'est d'interrompre le trafic des passeurs, ces négriers des temps modernes», estime Eric Ciotti.
- Le député LR a également dénoncé la gestion par Emmanuel Macron du passage de l'Aquarius et ses 629 migrants en Méditerranée.
Eric Ciotti interpelle l’Europe. Et même à l’ONU. Le député LR des Alpes-Maritimes a appelé dimanche l’Europe à rompre avec sa « naïveté », souhaitant que le mini-sommet européen sur l’immigration à Bruxelles lance une action « concertée, organisée, militaire », pour contrer les passeurs.
« J’attends que la politique migratoire européenne change radicalement de posture et rompe avec la naïveté qui a conduit en Europe à cette submersion migratoire », a déclaré l’élu LR dans un entretien au JDD.
« Cette action pourrait se faire sous mandat de l’ONU »
« La priorité c’est d’interrompre le trafic des passeurs, ces négriers des temps modernes. Il faut donc une action européenne concertée, organisée, militaire, pour empêcher le départ des bateaux sur les côtes africaines. Cette action pourrait se faire sous mandat de l’ONU », a-t-il plaidé. « Cela doit être à la fois une flotte d’intervention contre les passeurs et une flotte de sauvetage pour les migrants », a-t-il précisé.
« Il faut arrêter avec cette fausse générosité des ONG qui ne sont que le dernier maillon de la chaîne des passeurs », a renchéri Eric Ciotti. Les déclarations du député de l’opposition interviennent alors que doit se tenir dimanche à Bruxelles un mini-sommet européen sur l’immigration auquel ne participeront pas les pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie), favorables à une ligne dure sur l’immigration.
Sanctions financières et centres fermés
Des « centres fermés » sur les côtes européennes pour gérer les migrants qui débarquent de Méditerranée : c’est la proposition que la France et l’Espagne, avec l’appui de Berlin, présenteront dimanche à leurs partenaires européens pour tenter d’arracher un consensus sur ce sujet qui les divisent, a annoncé Emmanuel Macron.
Une proposition très mal reçue à Rome, notamment par l’homme fort du gouvernement italien, le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini. Le président français a aussi plaidé pour des sanctions financières envers les pays européens qui refuseraient d’accueillir des réfugiés.
« Hypocrisie totale »
Eric Ciotti a également dénoncé la gestion par Emmanuel Macron du passage de l’Aquarius et ses 629 migrants en Méditerranée, navire humanitaire que l’Espagne a accueilli après le refus de l’Italie d’ouvrir ses ports. Critiquée pour ne pas avoir accueilli le bateau, la France avait proposé la semaine dernière d’entendre ceux qui, parmi les 630 personnes débarquées, peuvent obtenir le statut de réfugié, et souhaitent venir sur son territoire.
« Cela traduit la faillite du "en même temps" macronien. On refuse l’Aquarius dans nos ports mais on accueille ses passagers via l’Espagne ! On est dans une hypocrisie totale », a fustigé Eric Ciotti.