Bordeaux: Débarquée de la vice-présidence LR, quel rôle Calmels va-t-elle jouer pour les municipales?
POLITIQUE•Virginie Calmels a été limogée de son poste de vice-présidente des Républicains dimanche soir, par Laurent Wauquiez. La première adjointe du maire de Bordeaux Alain Juppé pourrait finalement jouer un rôle plus important que prévu dans la perspective des municipales de 2020.Elsa Provenzano
L'essentiel
- Virginie Calmels, première adjointe au maire de Bordeaux, a été limogée de son poste de vice-présidente du parti les Républicains.
- Alain Juppé ne se sent pas concerné par les tensions internes du parti avec lequel il a pris des distances, mais ne remet pas en cause la loyauté de sa première adjointe.
- La droite bordelaise accueille la nouvelle avec prudence, une partie d’entre elle se mobilisant autour d’une candidature d’Alain Juppé pour 2020.
Coup de tonnerre chez les Républicains dimanche soir : la vice-présidente du parti Virginie Calmels a été limogée via un communiqué lapidaire. Elle paye les critiques sur le « dysfonctionnement » du management de Laurent Wauquiez, qu’elle avait rejoint en septembre 2017. Une décision jugée « brutale » par une partie de la droite bordelaise qui est prudente dans ses analyses alors que la première adjointe d’Alain Juppé avait déjà été présentée comme devant lui succéder à la tête de la mairie, avant de rallier la vice-présidence des Républicains.
« On ne peut que regretter cette décision, a réagi Baudoin Fournier, responsable départemental des Jeunes républicains de la Gironde. Elle incarnait quelque chose qui n’est pas présent chez LR : le côté libéral, issu du monde de l’entreprise mais Laurent Wauquiez veut une équipe soudée à sa main, au quotidien. »
« Le meilleur successeur d’Alain Juppé c’est Alain Juppé »
Virginie Calmels fait partie des soutiens de l’association Esprit Bordeaux fondée par des juppéistes en faveur d’une candidature du maire sortant aux municipales de 2020. Elle l’a déjà dit : pour elle, « le meilleur successeur d’Alain Juppé, c’est Alain Juppé ». Et du côté de ses soutiens, on estime qu’il est trop tôt pour se poser la question de la succession, tant qu’une nouvelle candidature du maire sortant n’est pas écartée. « Virginie ne fait pas de la politique pour des postes, elle fait de la politique pour pouvoir changer les choses », assure Baudoin Fournier.
« La loyauté, a insisté Alain Juppé, interrogé par l’AFP sur le limogeage de sa première adjointe, c’est parfaitement conciliable avec l’expression d’une certaine diversité de sensibilités qui ne sont pas toutes alignées ». Et de rappeler que la « philosophie même » des anciens partis de la droite traditionnelle, le RPR et l’UMP dont il fut cadre, c’était la « philosophie du rassemblement ».
« C’est à elle maintenant de voir dans quel cadre elle continuera son action politique, a poursuivi Alain Juppé dans cette même interview. J’ai pris mes distances [avec LR], donc je ne me sens pas concerné par ses turbulences internes ».
aJuppé « pas concerné »
L’esprit collectif de l’association Esprit Bordeaux a été souligné lors de son lancement officiel qui a eu lieu le 13 juin dernier. Les élus qui entourent le maire de Bordeaux, dans la perspective des municipales de 2020, ont pour consigne de mettre en sourdine leurs ambitions personnelles.
A la mairie de Bordeaux, Virginie Calmels est toutefois loin de faire l’unanimité. Dans son livre J’assume, publié en mars 2018, elle raconte sa relation compliquée avec Ludovic Martinez, le directeur de cabinet d’Alain Juppé et aussi avec ceux qu’elle surnomme « les Iznogoud du palais Rohan ». « On ne s’entend jamais bien avec tout le monde mais elle n’est pas du tout à l’écart [à la mairie de Bordeaux], ni mise sur le banc des accusés, insiste le responsable départemental des Jeunes Républicains de la Gironde. Mais il est vrai qu’on aurait pu souhaiter que la greffe prenne mieux. »