Comptes de campagne: «Qu’avons-nous à nous reprocher ? Rien», se justifie LREM en critiquant la presse
COMPTES DE CAMPAGNE•Ce dimanche, le parti d'Emmanuel Macron a détaillé les remises dont a bénéficié En Marche! pendant la campagne présidentielle...20 Minutes avec AFP
«Qu’avons-nous à nous reprocher ? Rien». Voilà le ton du communiqué publié ce dimanche par le parti La République en marche. Trois jours après les révélations de FranceInfo sur les «ristournes» dont elle aurait bénéficiées, l'organisation politique a qualifié le travail d'investigation de la chaîne de «pas sérieux» et accuse la presse de «monter en épingle des pseudo-révélations».
«Sans doute n’est-ce pas la faute des autres journalistes si le travail n’était pas sérieux. Mais nous sommes malgré tout en droit d’espérer que les journalistes, quel que soit le média pour lequel ils travaillent, rappellent que l’ensemble des 'ristournes' mises en cause par Radio France représente exactement 0,56% de nos dépenses de campagne (93.261 euros sur 16.578.781 euros de dépenses validées par la Commission nationale des comptes de campagne, CNCCFP)», se défend le parti. «Autrement dit, après un an d’enquête, (...) les limiers de Radio France considèrent implicitement que 99,44% de nos dépenses sont légales», ironise-t-il.
Violente charge dirigée vers la presse
«Journalistes, que vous considériez que c’est votre travail de consacrer vos ressources et votre temps à enquêter sur des procédures qui sont closes et qui ont été légalement validées de manière indépendante, c’est votre droit le plus strict. Il vous appartient. Que vous considériez que c’est votre travail de monter en épingle des pseudo-révélations pour jeter le doute sur l’ensemble d’une campagne, c’est votre droit le plus strict, là encore. Mais dans ce cas, faites le travail jusqu’au bout. Car votre crédibilité s'effondre en même temps que vos accusations. Or notre démocratie a besoin de vous», poursuit le texte.
LREM revient également sur «les trois montants les plus élevés» évoqués par FranceInfo. D'abord, les 22.000 dollars de remise effectuée par Nation Builder: la société l'a consentie, selon LREM, car le parti a «pris le risque de tester» «pour la première fois en France» une solution, «la plus chère de leurs services», qui permet de «décentraliser les bases de données afin d’augmenter le pouvoir de(s) comités locaux». «La comparaison avec les autres campagnes n’est donc pas pertinente», tranche-t-il.
Des accusations qui «s'effondrent» pour LREM
A propos des 10.000 euros de remise sur une location du théâtre Bobino, LREM souligne que celui-ci, «pour des associations à but non lucratif – ce qu’est la campagne d'Emmanuel Macron - avait déjà pratiqué des prix similaires à ceux dont nous avons bénéficié, et même été mis à disposition gratuitement».
Quant à la facture de 1.200 euros pour la location de La Bellevilloise, la comparaison avec la facture de 4.838,40 euros de Benoît Hamon ne tient pas selon LREM, car Benoît Hamon l'a, selon le parti, loué plus longtemps, pour plus de personnes, et avec la présence du candidat. «C’est donc une troisième accusation qui s’effondre», selon LREM.