Interdiction du glyphosate: «Le gouvernement a cédé aux lobbies», estime Delphine Batho
ENVIRONNEMENT•La députée des Deux-Sèvres fustige le vote des députés qui ont refusé mardi d'inscrire dans la loi l'interdiction de l'herbicide en 2021...H. B.
Elle ne décolère pas. Dans une interview accordée au Journal du Dimanche, l’ancienne ministre de l’Écologie Delphine Batho s’en est violemment prise à l’exécutif et aux députés qui ont refusé de graver dans la loi l’interdiction du glyphosate en 2021.
Ce refus des députés est « une rupture qui heurte profondément la conscience écologique du pays », dénonce la députée des Deux-Sèvres. « Le gouvernement avait dit que la santé environnementale était une ligne rouge. Elle a été franchie (…) Cette semaine, les intérêts de l’agrochimie l’ont emporté. Le gouvernement a cédé aux lobbies », ajoute-t-elle.
Elle dénonce les « lâchetés » du gouvernement
Delphine Batho pointe également les « lâchetés » du gouvernement et dénonce « une savante stratégie d’ambiguïté et d’empêchement ». « On a des grandes déclarations sur la scène internationale, des promesses pour le long terme, et des lâchetés pour les décisions immédiates qui demandent du courage », regrette Delphine Batho. « L’écologie ne peut plus être un supplément d’âme pour les gouvernements. Elle doit être centrale dans les choix de politique économique et de santé publique », rappelle la députée qui a récemment quitté le PS pour prendre la tête de Génération écologie.
Delphine Batho épargne toutefois le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot. « Où en serait-on s’il n’était pas là ? Il était le mieux placé pour tenter d’arracher à ce gouvernement un maximum d’avancées », reconnaît l’élue de gauche.
La semaine dernière, le Premier ministre Edouard Philippe a toutefois réaffirmé que l’engagement d’Emmanuel Macron sur une sortie de la France de l’utilisation du glyphosate d’ici 2021 serait tenu, même s’il n’est pas inscrit dans la loi.