Sans «liberté de la presse (...) c'est la dictature», Macron juge «inacceptable» que les affiches du «Point» sur Erdogan soient retirées
CENSURE•Des affiches de la Une de l'hebdomadaire ont été enlevées dans le sud de la France le week-end dernier...20 Minutes avec AFP
Sus aux « ennemis de la liberté ». Visiblement remonté, le président de la République Emmanuel Macron a fustigé ce lundi sur Twitter que des affiches de l’hebdomadaire Le Point, dont la Une présente le président turc Erdogan comme un « dictateur », soient retirées des kiosques de presse.
« Il est parfaitement inacceptable que des affiches de @LePoint soient retirées des kiosques de presse au motif qu’elles déplaisent aux ennemis de la liberté, en France comme à l’étranger. La liberté de la presse n’a pas de prix : sans elle, c’est la dictature », a réagi sur Twitter le président de la République.
L’hebdomadaire a dénoncé dimanche une campagne de « harcèlement » contre son dernier numéro, dont la Une présentant le président turc Erdogan comme un « dictateur » a fait l’objet de menaces dans le sud de la France.
Harcèlement, insultes, injures et menaces
« Après une semaine de harcèlement, d’insultes, d’intimidation, d’injures antisémites et de menaces à notre attention sur les réseaux sociaux, voici venu le moment où les sympathisants (du parti du président turc) AKP s’attaquent aux symboles de la liberté d’expression et de la pluralité de la presse », a dénoncé Le Point dans un article paru sur son site internet.
Un peu plus tôt ce lundi, la ministre de la Culture Françoise Nyssen avait elle aussi réagi sur Twitter : « La liberté de la presse repose sur la liberté de distribution. Nous ne pouvons tolérer aucune menace contre les kiosquiers. Inacceptable. @LePoint ».
Vendredi, au Pontet (Vaucluse), un kiosquier a fait retirer cette Une des façades de son kiosque sous la pression d’un groupe de militants. « Un groupe de Turcs pro-Erdogan a menacé le gérant du kiosque » situé sur une place centrale de cette banlieue d’Avignon « pour lui intimer l’ordre de retirer l’affiche » qui était installée sur trois faces du kiosque, a expliqué Xavier Magnin, directeur de cabinet du maire FN Joris Hébrard.
La mairie du Pontet a demandé samedi matin à la société d’affichage de remettre l’affiche, ce qui a été fait vers 16 heures, provoquant l’arrivée une vingtaine de personnes pro-Erdogan. La gendarmerie a alors dû envoyer plusieurs hommes pour maintenir l’ordre. Dimanche cependant, la Une du Point a de nouveau été cachée par d’autres affiches pro-Erdogan. Le Point indique que des militants ont également retiré l’affiche d’un kiosque de Valence (Drôme), à 100 km au nord du Pontet.