SNCF, DGSE, Mondial... Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron
ENTRETIEN•Le président de la République a donné une interview à BFMTV ce vendredi…L.Br. avec AFP
Au lendemain d’un long entretien avec Vladimir Poutine, Emmanuel Macron s’est exprimé ce vendredi sur BFMTV de Saint-Pétersbourg où il poursuit sa première visite officielle.
La grève à la SNCF arrive « au bout du processus »
Alors que les cheminots vont entamer leur 23e jour de grève lundi 28 mai, les syndicats ont à nouveau rencontré Edouard Philippe ce vendredi. Emmanuel Macron juge les manifestations contre la réforme de la SNCF « légitimes », mais estime qu'« on est arrivé au bout du processus ». « Le texte va arriver au Sénat. Le gouvernement fait ses dernières propositions aujourd’hui, prend sa responsabilité sur la dette. Nous devons aller au bout de cette réforme. Nous irons au bout », déclare le président de la République.
Une référence à la promesse du gouvernement de reprendre les 35 milliards d’euros de dette de la SNCF.
Ses relations avec les syndicats
Alors que la « Marée populaire » doit réunir les opposants à la politique du gouvernement samedi partout en France, le Président dit avoir « de la considération pour les syndicats ». « Je travaille avec eux, j’ai besoin d’eux pour animer la vie et la démocratie sociale du pays (…) Mais enfin, des engagements ont été pris » et « les syndicats ne sauraient se substituer à la représentation nationale et la légitimité populaire », lâche-t-il encore.
A Jean-Luc Mélenchon, qui a promis «une marée humaine», il lance : « qu’il la promette ! Mais vous savez, ça ne nous arrête pas ».
Le chef de l’Etat assure qu’il « écoute les gens en permanence ». Mais « écouter les gens ne veut pas dire être la girouette de l’opinion publique et donc j’assume de ne pas présider à la lumière des sondages ou des manifestations parce qu’on l’a trop fait », prévient-il.
L’affaire des agents de la DGSE « retournés » par la Chine
Deux ex-agents secrets français sont soupçonnés de trahison au profit de la Chine. Aujourd’hui retraités, ils ont été arrêtés et placés en détention. Une affaire d’une « extrême gravité » pour les autorités françaises qui restent évasives sur l’ampleur et la nature de leur éventuelle trahison. Réaction prudente du président de la République, interrogé sur le sujet par Ruth Elkrief. Emmanuel Macron a noté que ces faits n’étaient « pas récents » et que c’était « à la justice de se prononcer ».
Les chances de la France au Mondial
A quelques jours du premier match de la France en Coupe du monde le 16 juin, Emmanuel Macron s’est fendu d’une pirouette, rendant hommage à la fonction de sélectionneur (et à sa fonction de président, du coup).
« « Nous sommes dans un pays qui a cette caractéristique (…) il y a deux métiers, deux fonctions très difficiles, c’est président de la République et sélectionneur de l’équipe de France de foot », a-t-il ironisé. »
« J’ai confiance dans Didier Deschamps et dans notre équipe », a confié le chef de l’Etat. « Il a fait le choix d’une équipe jeune. L’un des ressorts sera la capacité à jouer collectif. C’est l’esprit qu’il va réussir à créer dans les prochaines semaines qui sera décisif », a prédit le président de la République qui ira « voir » les joueurs « avant leur départ » pour la Russie.