Discret depuis quelques mois, Jérôme Lavrilleux fait son grand retour sur le devant de la scène. L’ex-bras droit de Jean-François Copé, au cœur du scandale Bygmalion, sera l’invité vendredi d’une soirée consacrée à l’Europe organisée par la section locale de Saint-Quentin (Aisne) de La République en Marche (LREM), rapporte Le Parisien. « Moi, je réponds à toutes les invitations », a-t-il expliqué lors d’une interview accordée au quotidien.

Elu au Parlement européen à Bruxelles (Belgique) depuis 2014, Jérôme Lavrilleux s’est consacré ces dernières années à son mandat d’eurodéputé. « Je me suis pris au jeu. Ça a été une thérapie par le travail (…) J’ai aussi été élu vice-président de ma délégation. Alors qu’au début, j’étais le pestiféré. Ça veut dire que malgré tout ce qu’on m’a mis sur le dos, même si j’ai une responsabilité dans tout ce bordel (Bygmalion), je pourrai me regarder devant une glace et me dire que j’ai été un député qui a fait son boulot », explique l’eurodéputé.

Il regrette « de ne pas avoir vu venir » Emmanuel Macron

Pourtant, Jérôme Lavrilleux ne se représentera pas en 2019, convaincu de ne pas obtenir d’investiture de la part des Républicains. Une décision qu’il ne regrette pas puisqu’il explique être en « complet désaccord sur l’Europe avec Les Républicains, visant directement Laurent Wauquiez. Il estime que « sa ligne eurosceptique, ça ne tient pas la route, c’est même très inquiétant. C’est une erreur fondamentale de courir après le FN », ajoutant même qu'« au parti, tout le monde a intérêt à ce qu’il se plante ».

L’eurodéputé regrette également « de ne pas avoir vu venir » Emmanuel Macron. « Je suis très séduit. Je regrette même d’être passé à côté », confie-t-il.

L’ouverture d’un gîte dans le Périgord

Jérôme Lavrilleux a également tenu à rappeler qu’il n’avait « ni volé ni violé », en référence à l’affaire de fraude aux fausses factures dans laquelle il est poursuivi pour faux, escroquerie ou complicité, abus de confiance ou recel.

Aujourd’hui, il raconte avoir « tourné la page », et prépare sa reconversion : l’ouverture de gîtes dans un ancien corps de ferme du Périgord. « Ça fait plus de dix ans que j’ai ça en tête. Ça va être un truc écolo, avec tous les murs en ossature bois à l’intérieur. Je fais tout moi-même, sauf l’électricité et la plomberie car il faut des certificats de conformité », a détaillé l’élu au Parisien.

En attendant son procès qui devrait se tenir fin 2019, Jérôme Lavrilleux a également comme projet l’écriture d’un livre À la table des cannibales qui devrait sortir en début d’année prochaine. « Ça donne déjà un peu la ligne… Je reviendrai sur la présidentielle de 2012, l’affaire Bygmalion, la guerre interne à l’UMP… », explique-t-il.