Interview de Macron: Pourquoi Plenel et Bourdin n'ont pas dit «Monsieur le président»
ENTRETIEN•En s’adressant à Emmanuel Macron sans dire « Monsieur le président », les deux journalistes se sont attiré des critiques…L.Br.
«Monsieur le président », trois mots (presque) jamais prononcés par Edwy Plenel (Mediapart) et Jean-Jacques Bourdin (RMC/BFMTV) lors de leur long entretien avec Emmanuel Macron dimanche. Une position qu’ils assument face aux critiques : les deux journalistes se sont exprimés ce lundi matin sur BFMTV.
Jean-Jacques Bourdin a expliqué traiter Emmanuel Macron comme les invités qu’il reçoit chaque matin à la radio. « Quand je suis là le matin à 8h30, tous mes invités, je les appelle par leur nom et leur prénom », rappelle-t-il, avant d’expliquer que cette manière de s’adresser au chef de l’Etat ne dit rien sur ses opinions personnelles. « Ce n’est pas pour autant que je ne respecte pas la fonction présidentielle, pas du tout. Remarquez que j’ai commencé par "Bonsoir Monsieur le président" », insiste-t-il. « En l’occurrence, nous sommes sur le même plateau, nous sommes ensemble pour parler de l’avenir de notre pays. Je ne vois pas pourquoi tout à coup j’aurais cet acte déférent [de dire] "monsieur le président". »
« On est pareils, on est égaux »
Une position assumée et confirmée par Edwy Plenel. « C’est dire "demain, vous n’êtes plus président, on est pareils, on est égaux" en dignité et en droits », renchérit le journaliste de Mediapart. « Il fallait d’abord être nous-mêmes », poursuit-il. « Il n’y a pas eu de débat là-dessus », déclare-t-il face aux attaques de certains observateurs qui dénoncent une posture puérile.
Edwy Plenel a tenu à rappeler les points communs entre RMC et Mediapart : « [Ce sont] des médias qui portent ce que disent leurs auditeurs ou leurs lecteurs. Ce sont des médias qui sont très proches de leur public. Et quel était notre choix ? C’était de faire simplement les journalistes qui font les intéressants face au président ? Ce n’était pas ça qui nous intéressait. Ce qui nous intéressait c’était de porter les questions que se posent les gens. […] Il y a des colères dans le pays, des insatisfactions, des malentendus… Eh bien nous, on était là pour les porter », a-t-il conclu.
L’interview télévisée du chef de l’Etat a réuni 3,8 millions de personnes en moyenne entre 20h40 et 23h19 selon des données de Médiamétrie.