VIDEO. Marseille: Une manifestation «anti-Macron» en guise de test pour Mélenchon?
SOCIETE•Le député des Bouches-du-Rhône veut endosser samedi son costume d'opposant politique...Mathilde Ceilles
L'essentiel
- Une manifestation à l'initiative des syndicats aura lieu ce samedi, avec partis politiques et associations.
- Jean-Luc Mélenchon la présente comme une « marche anti-Macron ».
- La politisation de cet événement refroidit les syndicats locaux.
Une vidéo spécialement dédiée sur sa très suivie chaîne YouTube, et un passage dans sa revue de la semaine en vidéo. Des lettres envoyées à Benoît Hamon, Olivier Besancenot et Pierre Laurent pour les inviter de marcher à ses côtés sur le Vieux-Port ce samedi, lors d’une manifestation unitaire à laquelle participent de nombreux syndicats, des partis politiques et des associations.
Depuis l’annonce de la manifestation qui se tiendra ce samedi à Marseille, Jean-Luc Mélenchon est en première ligne. Une communication sur les réseaux sociaux, et même un système de car et de covoiturages ont été mis en place par La France insoumise pour permettre la mobilisation du plus grand nombre dans cette manifestation que le mouvement appelle « Marche stop Macron ».
Sans Force ouvrière
L’enjeu politique semble important pour le député des Bouches-du-Rhône et chef de file de La France Insoumise, qui se pose comme le principal opposant au gouvernement en place. « Une seule étincelle peut mettre le feu à la plaine, c’est peut-être l’étincelle marseillaise », estime-t-il ainsi. Autrement dit, fMarseille, ville où il est nouvellement élu, le point de départ d’une contestation large, dépassant les conflits syndicaux et politiques, contre la politique d’Emmanuel Macron.
Mais cette position aurait refroidi certains syndicats. Ainsi manqueront à l’appel la CFDT, mais aussi Force ouvrière, importante force syndicale à Marseille. « Nous, on n’est pas contre Macron, on n’est pas contre Hollande, on est contre n’importe quelle mesure contre l’intérêt de nos salariés. Nous avons une liberté de parole. », jusitifie Franck Bergamini, premier secrétaire de l’union départementale de Force ouvrière.
« Si certains veulent politiser le truc, libre à eux »
« La conviction de Force ouvrière, c’est l’apolitisme, et on ne se joindra pas à un mouvement politique quel qu’il soit », abonde Patrick Rué, patron de FO Territoriaux 13, pour qui cette manifestation est un « mouvement syndical lancé par Jean-Luc Mélenchon ».
« Nous, on descend dans la rue pour défendre l’intérêt général et le service public, tient à préciser Pierre-Marie Ganozzi, secrétaire général de la FSU 13. On descend sur ces bases syndicales là : si certains veulent politiser le truc, libre à eux. C’est une manifestation syndicale et non politique, on ne personnalise pas la lutte. »
« Sollicité des individus, pas des organisations »
La manifestation est en effet d’abord à l’initiative de plusieurs syndicats, comme la CGT ou FSU. « Nous avons ensuite sollicité des individus, pas des organisations, affirme de son côté le secrétaire de l’union départementale de la CGT 13 Maxime Picard. Chacun envoie la délégation qu’il souhaite, mais le député des Bouches-du-Rhône a toute sa place. »
Interrogé sur franceinfo sur l’invitation de Jean-Luc Mélenchon à se rendre à Marseille, Pierre Laurent a ironisé. : « C’est gentil de la part de Jean-Luc Mélenchon mais nous sommes organisateurs de la manifestation du 14 avril (qui) est une manifestation départementale dans les Bouches-du-Rhône organisée par 18 organisations dont le parti communiste. »
« Convergence des luttes »
« Il est vrai que cette marche se déroule chez lui, dans sa circonscription, il fait un maximum pour que ça réussisse, mais la politisation de cette manifestation est plus une conséquence que l’origine, affirme Sophie Camard, suppléante du député des Bouches-du-Rhône. Sa participation donne un écho formidable, mais je ne fais pas de lien entre les municipales à Marseille et cette manifestation. Il s’agit plutôt d’envoyer un message au gouvernement, de mobiliser un maximum de personnes dans une logique de convergence des luttes. »
« Cette convergence, c’est comme ça qu’on réussira à faire reculer le monde Macron, estime Sarah Soilihi, porte-parole marseillaise de La France Insoumise. Et mon rêve, c’est que ce type de manifestation devienne nationale. » Cette manifestation serait aussi un test avant celle organisée sur le même modèle le 5 mai prochain par François Ruffin. Pour l’heure, à Marseille, seul Benoît Hamon a indiqué qu’il ne serait pas présent, précisant toutefois que son mouvement ferait partie des manifestants.