SANTEMacron visite un centre pour autistes, accueilli par des manifestants

VIDEO. Rouen: Macron visite un centre pour autistes, accueilli par des manifestants

SANTELe chef de l'Etat a été acceuilli par des manifestants portant des drapeaux de la CGT, de SUD ou de la CFDT des services de santé ou des services territoriaux criant « Résistance ! » ou « Macron dégonflé, on t’attend »...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Déplacement mouvementé pour Emmanuel Macron. Le président de la République s’est rendu ce jeudi matin dans un service hospitalier spécialisé dans la détection précoce des enfants autistes à Rouen, devant lequel se sont rassemblés entre 150 et 200 manifestants.

Ce déplacement en Seine-Maritime était organisé à la veille de la présentation par le Premier ministre Edouard Philippe du 4e plan autisme, qui doit augmenter les moyens destinés à mieux diagnostiquer et accompagner les personnes atteintes de ce trouble neuro-développemental.

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« Macron dégonflé, on t’attend »

Le président est arrivé vers 10h dans l’unité d’intervention développementale précoce (Unidep) du CHU de Rouen. Il est accompagné de son épouse Brigitte, engagée dans l’accompagnement des autistes, la ministre de la Santé Agnès Buzyn et la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées Sophie Cluzel.

A l’extérieur du CHU, des manifestants portant des drapeaux de la CGT, de SUD ou de la CFDT des services de santé ou des services territoriaux criaient : « Résistance » ou « Macron dégonflé, on t’attend ». Quelques étudiants étaient parmi eux, alors que les forces de l’ordre les empêchaient d’approcher du bâtiment de pédiatrie dans lequel se trouvait le président.

L’unité de Rouen est spécialisée dans le diagnostic précoce des troubles du spectre autistique, alors qu’il faut en moyenne un an et demi pour obtenir un diagnostic en France.

Le Président a ensuite été pris à partie par des infirmières. Emmanuel Macron a promis de prochaines « décisions très importantes », qu’il annoncera « d’ici l’été », pour améliorer la situation dans les hôpitaux. « Il y a 3-4 % d'augmentation de croissance d’activité et -2 % de budget pour la santé cette année », a critiqué l’une des soignantes. « L’activité des hôpitaux en France a baissé de 2 % alors qu’on augmente les budgets », a rétorqué la ministre de la Santé Agnès Buzyn. « Ce n’est pas vrai, il n’y a pas moins d’activité, y a des patients qu’on peut pas » suivre, s’est indignée l’infirmière.

Un parcours du combattant pour les familles

« En matière de politique de l’autisme, la France n’est pas au niveau », a récemment reconnu Sophie Cluzel. Les familles concernées sont trop souvent exposées à un « parcours du combattant indigne de notre République » et « la France se trouve loin derrière de nombreux pays de l’OCDE en matière de recherche », soulignait-elle.

Les « troubles du spectre de l’autisme » (TSA) atteignent « environ 1 % de la population », soulignait la Cour des Comptes en janvier. Elle estimait à 700.000 le nombre de personnes concernées en France, dont 600.000 adultes, bien que ces derniers ne soient « qu’environ 75.000 » à être aujourd’hui diagnostiqués.

Au moins 340 millions d’euros prévus sur 5 ans

Face à ce terrible constat, le gouvernement va consacrer au moins 340 millions d’euros sur cinq ans pour améliorer la recherche, le dépistage et la prise en charge de l’autisme, a indiqué l’Elysée ce jeudi en début d’après-midi.

Emmanuel Macron veut notamment mettre en place un « forfait de remboursement pour les parents à partir du 1er janvier 2019 » pour les dépistages, dans le cadre de la « stratégie autisme » que doit présenter vendredi le Premier ministre Edouard Philippe.