Bouches-du-Rhône: La fédération du Parti socialiste gonfle-t-elle son nombre de militants?
POLEMIQUE•Alors que le congrès national du Parti socialiste doit se tenir les 15 et 29 mars prochains, la fédération des Bouches-du-Rhône est divisée sur le nombre d’adhérents…Adrien Max
L'essentiel
- Alors qu’elle faisait partie des fédérations du PS les plus importances, celle des Bouches-du-Rhône est en perte de vitesse.
- Au milieu de ces divisions, l’enjeu porte sur le nombre réel de militants que la fédération gonflerait.
- Certains dénoncent des pratiques d’un autre temps, quand d’autres affirment qu’elles sont finies.
Le congrès national du Parti Socialiste se tiendra les 7 et 8 avril prochains à Aubervilliers. Les militants désigneront en amont les 15 et 29 mars leur nouveau secrétaire général entre Stéphane Le Foll, Olivier Faure, Luc Carvounas, et le député européen Emmanuel Maurel. À quelques heures de cette échéance, la situation de la fédération des Bouches-du-Rhône pose question.
Une fédération historiquement forte, à la fois en nombre de militants et sur les propositions politiques. Mais qui ne cesse de décroître depuis 2014 et les municipales perdues à Marseille, puis le département et la région remportés par Les Républicains. Sans parler du rapport dit « Richard », qui mettait en lumière la gestion catastrophique de la fédération pendant les années Guérini.
Combien de militants ?
Aujourd’hui, la fédération du PS des Bouches-du-Rhône semble plus divisée que jamais entre ceux qui réclament du changement, et ceux qui affirment l’avoir déjà mis en œuvre. « On est en train de fermer les yeux, de faire comme si rien n’existait. Si on considère que le PS a un avenir alors il faut se donner les moyens de sortir de ce système », avance Benoît Payan, mandataire d’Olivier Faure. Ce système, que Benoît Payan évoque, repose sur des cartes de complaisance, qui gonflerait de fait le poids de la fédération. Certains évoquent le chiffre de 3.000 militants, quand d’autres le situent plutôt autour des 1.000, 1.500.
« La section de Berre-l’Étang compte 250 adhérents, le candidat aux dernières législatives a récolté… 60 voix. Si on compare avec les résultats de Benoît Hamon qui a fait 2 millions de voix aux présidentielles, on aurait 8 millions de militants. C’est irréel », prend comme exemple Benoît Payan.
« On a mis en place une sorte d’amnistie »
Pourtant, selon Loïc Gachon, coordinateur départemental depuis quelques mois, le ménage a bien été fait. « Nous avons mis en œuvre les préconisations du rapport Richard et nous avons fait un gros travail ces trois dernières années pour mettre fin à ces pratiques qui gonflaient le nombre d’adhésion. Bien sûr, tout n’est pas rose mais les choses ont changé », se défend-il.
Pour Mickaël Bruel, secrétaire de l’union régionale PS et membre du collège dirigeant la fédération des Bouches-du-Rhône, Olivier Faure est aussi responsable de cette situation. « Le bureau national des adhésions a décidé que chaque personne inscrite depuis quatre ans pourra se mettre à jour et voter pour le congrès. On a mis en place une sorte d’amnistie qui gonfle forcément le nombre d’adhérents. Depuis 2014, certains ne veulent plus adhérer, d’autres sont partis ailleurs », avance-t-il.
Contrôle du bureau national
Yannick Ohanessian, mandataire de Luc Carvouas, partage l’avis de Benoît Payan : « Ce congrès est la dernière chance pour le PS d’écrire une nouvelle page mais certains camarades s’accrochent au pouvoir avec ce vieux système », considère-t-il.
Pour éteindre quelque peu cette polémique, Rachid Temal, le coordinateur du PS, s'est rendu vendredi dernier à la fédération des Bouches-du-Rhône pour échanger avec les représentants nationaux et locaux des quatre candidats : « Nous allons effectuer un contrôle strict de celles et ceux qui pourront voter, dans le cadre d'un processus plus dur que dans aucune autre fédération de France », a t-il assuré. Les militants socialitstes des Bouches du Rhône devront jusitifier d'une adhésion à jour en 2018.
« Ils devront avoir versé leur cotisation 2018 par chèque ou carte bleue, personnellement, et s'ils régularisent le jour du vote, ils ne pourront payer que par chèque », a précisé Rachid Temal Temal à l'AFP. Le premier secrétaire par intérim du PS a souligné que les représentants des quatre candidats avaient validé et signé le communiqué annonçant ces « règles éthiques inédites de contrôle et de transparence ». Un vote qui, en plus d'élire le futur secrétaire général du parti, devrait faire la lumière sur un nombre plus précis de militants PS dans les Bouches-du-Rhône.