Parti socialiste: Que faut-il retenir du débat entre les candidats pour la tête du PS?
DEBAT•Stéphane Le Foll, Olivier Faure, Luc Carvounas, et Emmanuel Maurel souhaitent prendre la tête du Parti socialiste en mars prochain...T.L.G.
Les quatre candidats au poste de premier secrétaire du PS s’affrontaient ce mercredi soir sur LCI et RTL (en partenariat avec Le Figaro).
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Si par malheur, vous n’avez pas pu regarder l’émission, pas de panique ! 20 Minutes vous raconte les moments importants de cette émission ayant opposé les députés Stéphane Le Foll, Olivier Faure, Luc Carvounas, et l’eurodéputé Emmanuel Maurel.
Que retenir du bilan de François Hollande ?
Dès le début d’émission, c’est la pagaille : les candidats se divisent sur le bilan du quinquennat Hollande. Stéphane Le Foll, en vieux grognard, botte en touche : « Purger le passé ? Il n’a pas été purgé par les élections ? Si on veut continuer comme ça, on va continuer à baisser. Il faut maintenant se relever, avoir de la fierté. Ce parti, il faut qu’il soit incarné ».
Emmanuel Maurel, l’ancien frondeur, torpille : « Hollande a suscité un espoir, c’était le discours du Bourget. Nous avons déçu cet espoir. Nous n’avons pas suffisamment essayé ». Olivier Faure se donne le beau rôle : « j’ai été loyal à ma majorité, à ce président. Mais j’ai aussi été celui qui a donné l’alerte. Je l’ai fait sur la déchéance de nationalité ». Luc Carvounas, lui, a vu tout rouge, lorsqu’on a évoqué son ancienne amitié avec Manuel Valls. « Je ne regrette rien mais j’en ai un peu marre que l’on me ramène à ça (…). Mais dans l’inventaire, tout n’est pas à jeter ».
Quel rapport à Emmanuel Macron ?
Là encore, chacun est dans son rôle. Stéphane Le Foll, qui n’avait pas de candidat LREM face à lui aux législatives, évoque une « opposition résolue et intelligente » : « Il y a des injustices aujourd’hui, quand les retraités perdent 20,30, 40 euros par mois. Là, il y a des injustices. Donc je suis résolument dans l’opposition. Mais il faut être intelligent, et ne pas être dans une opposition systématiquement frontale ».
Emmanuel Maurel sort l’artillerie lourde : « il faut une opposition frontale. Emmanuel Macron s’attaque à nos services publics et à notre modèle social. Emmanuel Macron est et de droite et… de droite. Emmanuel Macron est un idéologue. Il n’a jamais été de gauche ou peut-être quand il était lycéen et qu’il faisait du théâtre… », dit-il avant de pointer ses voisins : « Emmanuel Macron est notre créature, nous lui avons fait la courte échelle ».
Olivier Faure est plus mesuré : « Je suis resté dans ce parti car je crois à ce que nous portons depuis d’un siècle », dit le patron des socialistes à l’Assemblée. « La synthèse molle on a vu où ça nous a emmenés ! », tacle Luc Carvounas. « Si c’est pour être flou, ça ne peut pas aller. Quand il y a flou c’est qu’il y a un loup comme disait Martine Aubry », ajoute-t-il, reprochant à Le Foll et à Faure de s’être seulement abstenus lors du vote de confiance à Edouard Philippe.
Faut-il s’allier à Jean-Luc Mélenchon ?
Emmanuel Maurel, le plus à gauche, assume : « Je suis de gauche et rien de ce qui est de gauche ne m’est étranger. Je parle à Jean-Luc Mélenchon, mais aussi à Benoît Hamon, Cécile Duflot ou Pierre Laurent ». Les autres candidats sont plus mesurés. Luc Carvounas dit lui aussi parler à toute la gauche. Olivier Faure est encore un peu moins enthousiaste. « Il n’y a pas deux gauches irréconciliables, il y a des hommes et des femmes à gauche qui sont irréconciliables. Aujourd’hui, c’est Jean-Luc Mélenchon qui ne souhaite pas cette union ». L’ancien ministre de l’Agriculture évacue : « Si on commence à dire qu’il faut des alliances avec tout le monde, il se passera ce qu’il s’est passé pendant la présidentielle entre Hamon et Mélenchon ».
Les conclusions :
Olivier Faure : « Mon combat est de réussir la renaissance du PS. J’y crois plus que jamais, je ne peux pas me résoudre à sa disparition. J’ouvre le chemin parce que je construis le rassemblement »
Stéphane Le Foll : « Ce débat a été intéressant. Il a montré des différences, des divergences. Il faut une majorité cohérente, qui donne à notre parti le pouvoir d’être présent sur le plan politique »
Emmanuel Maurel : « Le PS je le connais bien. Je crois que tout est possible. Si les militants socialistes me choisissent, ce sera un signal envoyé aux Français que nous avons déçus ».
Luc Carvounas : « Votez pour moi car je suis prêt. Je défends une ligne à gauche sans ambiguïté. Je ne suis ni Macron-béat, ni Mélenchon-béat, je défends une gauche arc-en-ciel ».