VIDEO. Que proposent les quatre candidats au Congrès du PS?
GAUCHE•Le premier grand débat entre les quatre candidats qui briguent la tête du PS aura lieu ce mercredi soir sur LCI et RTL…20 Minutes avec AFP
Affaiblie par le départ ou l’effacement de ses principaux chefs de file, la gauche du Parti socialisme aborde l’élection du premier secrétaire en ordre dispersé. Le premier grand débat entre les quatre candidats qui briguent la tête du PS aura lieu ce mercredi soir sur LCI et RTL.
A la veille de cette confrontation, petit aperçu des propositions les plus saillantes de Stéphane Le Foll, Olivier Faure, Luc Carvounas et Emmanuel Maurel, qui se veulent tous dans « l’opposition » à Emmanuel Macron.
Priorité à l’environnement pour Stéphane Le Foll. L’ancien porte-parole du gouvernement, premier signataire d’un texte d’orientation intitulé « Cher.e.s camarades, » est celui qui assume le plus franchement le bilan de François Hollande, même s’il concède que « la communication sur l’action du gouvernement n’était pas la bonne ». Faisant de l’environnement et de la lutte contre le réchauffement climatique « le premier grand défi » à relever, il propose qu’un « grand forum » soit organisé « pendant les deux ans qui viennent pour construire les bases d’un modèle de développement durable et d’efficacité énergétique ».
S’agissant de l’organisation du parti, Stéphane Le Foll propose la généralisation du vote électronique et une réforme du système des primaires : seuls pourront voter les électeurs préalablement inscrits.
Un « parti-plateforme » pour Olivier Faure. Le président du groupe Nouvelle Gauche à l’Assemblée se présente d’abord comme l’homme d’une méthode. « Ce congrès n’est pas encore celui du projet. Personne ne croirait que nous allons refonder notre doctrine en quelques mois et qu’une motion y suffirait », écrit-il en introduction de son texte (« Socialistes, le chemin de la renaissance »).
Le député de Seine-et-Marne propose la mise sur pied d’un « parti-plateforme » ouvert à tous et le lancement pour construire le projet du PS de grands chantiers thématiques sur lesquels militants et sympathisants trancheront. Se disant « eurosocialiste », membre d’une « famille politique qui porte l’espoir d’une alternative progressiste à l’Europe libérale dominée par la droite », Olivier Faure souhaite que les élections européennes de 2019 permettent de « construire une victoire des gauches européennes autour d’une coalition progressiste ».
Luc Carvounas, chantre d’une gauche « arc-en-ciel ». L’ancien lieutenant de Manuel Valls est depuis longtemps le chantre d’une gauche « arc-en-ciel », version new look de la gauche plurielle. Cette dernière « devra adopter un pacte fondateur en vue des prochaines élections européennes et municipales », explique-t-il dans son texte (« Un progrès partagé pour faire gagner la gauche »).
Dans le domaine économique et social, Luc Carvounas propose notamment d'« exonérer de TVA les biens de première nécessité (eau, gaz, électricité et certains produits alimentaires) », et de « supprimer toutes les niches fiscales qui ne créent pas suffisamment d’emplois ». Luc Carvounas, qui s’est rapproché de Benoît Hamon pendant la présidentielle, ne reprend pas sa proposition de revenu universel. Il veut « interdire les perturbateurs endocriniens ».
Un « socialisme décomplexé » pour Emmanuel Maurel. Le député européen, seul représentant de l’aile gauche du PS, propose un « socialisme décomplexé ». Pour « refonder le socialisme du XXIe siècle », il enjoint à ses camarades de devenir « pleinement écosocialistes ». « Sortons le maximum de productions de la sphère du profit, encourageons d’autres modèles de dépenses et de consommation, retrouvons le sens du temps long », exhorte-t-il en imaginant par exemple une « taxe au kilomètre ajouté ».
Défenseur de la « valeur du travail », Emmanuel Maurel milite pour une « augmentation des salaires et du Smic », le rétablissement de la hiérarchie des normes, l’interdiction des licenciements boursiers. Il souhaite « faire du travail détaché une exception en le limitant à des missions de quatre jours », un Etat fort qui pilote la conversion écologique et sociale de l’économie « y compris en utilisant la nationalisation », et prône la création d’un « minimum jeunesse ».