Aix-en-Provence: A deux ans des élections municipales, Maryse Joissains va-t-elle se représenter ? Qui pour lui succéder ?
MUNICIPALES•Les maires viennent de boucler la première partie de leur mandat. À deux ans des élections municipales, « 20 Minutes » se demande quelles sont les forces en présence à Aix-en-Provence…Adrien Max
L'essentiel
- Maryse Joissains (Les Républicains), qui dirige la ville depuis 2001, a plusieurs fois laissé entendre qu’elle ne se représenterait pas. Elle affirme aujourd’hui qu’en cas de changement de mode de scrutin, elle se présenterait.
- Si Maryse Joissains ne se présente pas, sa fille Sophie pourrait se présenter.
- La République en Marche travaille sur un programme et n’a pas encore fait émerger un candidat potentiel.
- Le Front National reste à la marge à Aix-en-Provence, alors que Maryse Joissains s’est déjà dite proche des idées de Marine Le Pen.
Ira-t-elle, ou n’ira-t-elle pas ? À Aix-en-Provence, que Maryse Joissains, ( Les Républicains) dirige depuis 2001, tout l’enjeu est là. Dans un contexte de défiance vis-à-vis de Marseille, rassemblée avec Aix-en-Provence dans Aix-Marseille Métropole, elle est la seule, ou presque, à avoir le destin de la ville entre ces mains. Se présentera-t-elle ? Dans le cas contraire, qui pourrait lui succéder ? D’autres forces peuvent-elles émerger ? 20 Minutes fait le point.
Maryse Joissains a son destin entre les mains. Elle le clame haut et fort depuis plusieurs mois : elle ne se représentera pas à la mairie d’Aix-en-Provence. Pourtant, Maryse Joissains ne semble plus si sûre de cette décision. « Quand je vois que beaucoup aimeraient qu’Alain Juppé se représente à Bordeaux, je me dis que j’en suis peut-être aussi capable. Surtout qu’une femme est plus résistante qu’un homme », plaisante-t-elle, à moitié. Plus sérieusement, Maryse Joissains a envie de se retirer. « Je ne suis pas lassée mais les choses bougent », explique-t-elle. Consciente qu’il serait peut-être judicieux de laisse la place, Maryse Joissains reste néanmoins incollable sur les dossiers de la ville. « Cela fait plus de 30 ans que je travaille de manière très rigoureuse, en tant qu’avocat, puis maire, ce sera difficile pour quelqu’un de reprendre », prévient-elle.
Mais ce cas de figure pourrait bien ne pas voir le jour, en cas de changement de mode de scrutin comme l’a laissé entendre Christophe Castaner.
« « Si le mode de scrutin est défavorable pour Aix-en-Provence, avec un système de liste qui fait qu’après on "traîne" certaines personnes, alors je me présenterai pour le bien de la ville », annonce Maryse Joissains. »
Elle pourrait alors diriger la ville pendant quelques mois, avant d’organiser elle-même sa propre succession, avec sa fille… Sophie Joissains.
Sophie Joissains, dans l’ombre de sa mère. Si Maryse Joissains venait à ne pas se présenter, sa fille Sophie (UDI) semble avoir un coup d’avance sur tous ses concurrents (s’il y en a).
« « J’en ai très envie, mais le maire donne le la », explique-t-elle. »
Elle a sensiblement le même profil que sa maire de mère. Une formation de juriste, un poste de directrice de cabinet, Sophie Joissains est aussi sénatrice des Bouches-du-Rhône depuis 2008. Elle est Vice-présidente chargée de la culture et du patrimoine culturel de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Elle est passionnée de culture, elle connaît les quartiers, les centre sociaux, les équipements culturels. Aix-en-Provence est une ville de culture, ces compétences lui donnent une bonne avance », explique l’actuelle maire.
« « Lorsqu’on est en fonction et en même temps acteur, ça donne une expérience », ajoute Sophie Joissains. »
Elle est certaine d’avoir les qualités pour diriger Aix-en-Provence, et affirme ne pas être la seule à penser ainsi, tous bords politiques confondus. La fille, parviendra-t-elle à poursuivre la tâche de ses parents, Alain, maire d’Aix-en-Provence de 1978 à 1983, et donc de Maryse, maire depuis 2001 ?
Les autres forces en présence. À vrai dire, il n’y en a pas vraiment. Corinne Versini, référente de la République en Marche, dans les Bouches-du-Rhône, et originaire d’Aix-en-Provence semble tenir la corde mais l’intéressée ne se projette pas encore. « Pour Aix, c’est beaucoup trop tôt. Pour l’instant on est dans un travail de fond, c’est la priorité plutôt que de faire émerger une personnalité. On a le temps, on travaille à la construction et quand on aura un bon programme on pourra envoyer quelqu’un », avance-t-elle. Pour Maryse Joissains, ce ne sera pas Corinne Versini dans tous les cas. « C’est une grande chef d’entreprise, elle serait obligée d’y renoncer en devenant maire. Je la vois plutôt suivre Christophe Castaner, s’il venait à se présenter à Marseille », prédit-elle.
Pour le Front National, difficile d’exister dans cette ville dirigée par une femme qui déclarait en avril 2012 « Je ne veux plus un seul Rom sur ma commune », avant d’affirmer en mai que « Les idées de Marine Le Pen, je les ai toujours partagées ». La candidate FN avait glané 10 % des voix en 2014.