Un service sanitaire pour favoriser la prévention avec 47.000 étudiants en santé dès la rentrée 2018
SANTE•Les ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur, Agnès Buzyn et Frédérique Vidal, ont détaillé ce lundi la réforme, promesse de campagne d’Emmanuel Macron...20 Minutes avec AFP
Dès la rentrée 2018, 47.000 futurs médecins, sages-femmes ou infirmiers conduiront des missions de prévention dans les écoles, les entreprises, les maisons de retraite et autres « milieux » de vie, a annoncé ce lundi le gouvernement, en dévoilant les contours du service sanitaire.
C’est à Angers que les ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur, Agnès Buzyn et Frédérique Vidal, ont détaillé la réforme, promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Présentée comme « une première en Europe », elle s’appuie sur les recommandations d’un rapport du professeur Loïc Vaillant.
Un service « obligatoire pour l’obtention du diplôme »
Animer des ateliers pour apprendre aux enfants les bienfaits d’une bonne alimentation et de l’activité physique, prévenir les addictions (alcool, tabac, etc) chez les ados ou encore les informer sur la vie sexuelle et les moyens de contraception… Cinq thèmes « prioritaires » mais non « exclusifs » d’intervention ont été retenus, selon Agnès Buzyn.
Des missions de prévention seront dans un premier temps intégrées dans les cursus des étudiants en médecine, maïeutique, pharmacie, soins dentaires et infirmiers, et kinésithérapie, soit 47.000 personnes par an. Avant d’être généralisées, en 2019, à toutes les formations en santé (ergothérapie, orthophonie, etc), portant le total des troupes à 50.000 étudiants par an.
« Obligatoire pour l’obtention du diplôme », le service sanitaire sera étalé sur 3 mois, de manière continue ou non et sans rallonger la durée des études.
Angers, Clermont-Ferrand, Caen et Dunkerque « territoires précurseurs »
Dès le mois de mars, des expérimentations seront lancées dans des « territoires précurseurs » : Angers, Clermont-Ferrand, Caen et Dunkerque. A Angers, de futurs médecins sont ainsi déjà intervenus, en binôme avec des étudiants pharmaciens ou infirmiers, dans des collèges et lycées de zones sensibles, où un renoncement aux soins « plus important que la moyenne nationale » est « associé à de moins bons indicateurs de santé », selon le rapport du Pr Vaillant.
Une expérience qui répond aux ambitions du service sanitaire, censé favoriser la collaboration entre professionnels tout en luttant contre les inégalités territoriales d’accès aux soins.
La prévention est l’un des piliers de la stratégie nationale de santé face aux « coûts sociaux considérables » de l’obésité (20,4 milliards d’euros), de l’alcool (15 milliards) ou du tabac (26,6 milliards).