Rachat de terres par des étrangers, bœuf aux hormones, prêts... Voici les promesses d'Emmanuel Macron aux agriculteurs reçus à l'Elysée
AGRICULTURE•Le chef de l'Etat a tenté ce jeudi de rassurer les agriculteurs invités au palais de l’Elysée...C. Ape. avec AFP
Bœuf aux hormones, Mercosur, achat des terres agricoles : le président Emmanuel Macron a tenté ce jeudi de rassurer les agriculteurs invités au palais de l’Elysée. Le chef de l’Etat a assuré « qu’il n’y aura (it) jamais de bœuf aux hormones en France », même si des accords internationaux comme celui avec le Mercosur étaient signés, en s’adressant aux centaines d’agriculteurs qu’il a invités.
« Il n’y aura jamais de bœuf aux hormones en France, il n’y en aura jamais, il ne faut pas jouer avec les peurs des gens », a indiqué le président qui estime que « s’il y en a aujourd’hui, c’est parce que les contrôles sont mauvais, c’est parce qu’il y en a qui fraudent ».
Crainte d’un afflux de viande bovine d’Amérique du sud
« Il n’y aura aucune réduction de nos standards de qualité, sociaux, environnementaux, ou sanitaires à travers cette négociation », a ajouté le président, en assurant qu’il travaillerait à ce qu’il soit possible de « bien contrôler aux frontières la traçabilité et les normes environnementales et sociales ».
« En décembre, on aurait pu conclure un accord mais comme la France avait mis des lignes rouges, la commission ne l’a pas signé », a rappelé Emmanuel Macron. Le président a tenu à rassurer les agriculteurs français, qui redoutant un afflux de viande bovine en provenance d’Amérique du sud, ont manifesté mercredi à travers le pays.
Des prêts garantis pour les jeunes agriculteurs
Emmanuel Macron a également annoncé un nouveau dispositif de prêts garantis pour les jeunes agriculteurs à hauteur d’un milliard d’euros. « Nous allons mettre en place dans le cadre de ce plan (de financement de l’agriculture de cinq milliards d’euros) un nouvel instrument d’un milliard d’euros de prêts garantis. C’est un travail conduit et finalisé avec la Banque européenne d’investissement », a précisé Emmanuel Macron.
« Nous allons élargir le mode de financement pour prendre en compte les évolutions en cours et permettre aux jeunes agriculteurs de démarrer dans le métier dans les meilleures conditions », a-t-il assuré.
Le président a aussi mentionné la création d’un « fonds de prêts à la méthanisation à hauteur de 100 millions d’euros, avec Bpifrance, et la semaine prochaine, lors du salon de l’Agriculture, » un plan de profonde réforme des règles de développement des méthaniseurs car aujourd’hui c’est beaucoup trop compliqué, ça vous prend beaucoup trop de temps".
Les achats de terre par des étrangers « verrouillés »
Enfin, le président a évoqué la mise en place prochaine de « verrous réglementaires » sur les achats de terres agricoles par des étrangers en France, après l’acquisition récente de terres à blé par un investisseur chinois.
« Pour moi, les terres agricoles en France, c’est un investissement stratégique dont dépend notre souveraineté, donc on ne peut pas laisser des centaines d’hectares rachetés par des puissances étrangères sans qu’on sache la finalité de ces rachats », a dit le président.
« Nous mettrons donc très clairement sur ce sujet des verrous réglementaires et nous travaillerons avec vous et avec les Safer (sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural) pour mettre fin à ce qui est en train de se passer » a ajouté le président, après l’acquisition récente par un investisseur chinois de 1.700 hectares de terres à blé dans l’Indre et de 900 hectares dans l’Allier, qui ont suscité beaucoup d’émotion en France.
Cinquante-trois minutes de discours
Sur le problème plus global de l’accès au foncier pour les jeunes générations d’agriculteurs, le président a demandé « pour le mois de mai » qu’on « imagine » un système de « pré-retraites agricoles avec une sortie progressive de l’activité » afin de permettre à un jeune de prendre la suite de ses parents.
Plus globalement, après 53 minutes de discours, le président a conclu son intervention au ton offensif sur un « je ne suis pas là pour plaire, je suis là pour faire » en fustigeant les générations de dirigeants qui l’ont précédé et se sont contenté de « tapoter les vaches ».