POLITIQUEPour gagner une élection, faut-il être soutenu par des ténors politiques?

Législatives partielles: Pour gagner une élection, faut-il être soutenu par des ténors politiques?

POLITIQUELors des législatives partielles, les poids lourds des partis politiques viennent soutenir leurs candidats...
Thibaut Le Gal

T.L.G.

L'essentiel

  • Jean-Luc Mélenchon était en déplacement en Haute-Garonne pour soutenir la candidate insoumise.
  • Les poids lourds des partis politiques viennent soutenir leurs poulains lors des partielles.

«Les amis, merci pour cet accueil. Je suis heureux de vous voir, de sentir votre force, de recharger ma batterie… Et de comprendre aussitôt par le nombre que vous êtes, que vous avez voulu faire ce soir une démonstration de force politique ».

Jean-Luc Mélenchon tenait une réunion publique à Saint-Gaudens mercredi soir pour soutenir Philippe Gimenez, le candidat de La France insoumise dans la 8e circonscription de Haute-Garonne. La valse des ténors politiques sur les territoires remis en jeu est un classique des législatives partielles.

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« On ressent vraiment un impact auprès des gens »

« On est ici sur un territoire pauvre, avec beaucoup de chômage, prêt à se révolter. A la présidentielle, Mélenchon est arrivé juste derrière Marine Le Pen avec 12.000 voix. Moi j’ai fait 6.000 et quelques voix en juin dernier, donc on se dit qu’on a encore du potentiel. Si on arrive à mobiliser notre électorat, on peut gagner. La venue de figures marquantes, comme Jean-Luc Mélenchon, peut nous y aider », explique Philippe Gimenez.

Le candidat insoumis avait déjà reçu la visite d’un autre personnage très médiatique lui aussi le 15 février dernier. « Avec François Ruffin, on a passé une journée extraordinaire quand il est venu. On a reçu des agriculteurs, puis on a fait un match de foot et une réunion publique salle comble », poursuit-il. « On a eu des retombées le week-end suivant. 100 militants sont venus faire du porte-à-porte d’un peu partout. On est aussi passé dans les médias. Dans ces moments-là, on ressent vraiment un impact auprès des gens ».

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« Quand une figure se déplace, on ressent un effet immédiat, les militants affluent. Le message est alors beaucoup plus clair dans leur tête », confirme son équipe de campagne.

« L’appui d’une ancienne ministre sur un marché est forcément un coup de pouce »

Les autres partis ne sont évidemment pas en reste. Début février, Edouard Philippe et Christophe Castaner avaient fait le déplacement dans le Val-d’Oise pour assurer la victoire de leur candidate. Isabelle Muller-Quoy, dont l’élection avait été invalidée en novembre par le Conseil constitutionnel, a finalement été battue par la droite « Le Premier ministre et le délégué général du mouvement s’étaient déplacés en personne pour soutenir une candidate. De cette manière, ils ont accentué l’interprétation politique nationale du résultat », analysait alors Bruno Cautrès, chercheur au CNRS et au Cevipof.

« Au départ, on avait décidé de faire une campagne locale, contrairement au mois de juin. C’est plutôt venu de l’autre côté… En Marche a décidé d’en faire une élection nationale avec les venues de Christophe Castaner et du Premier ministre », abonde Antoine Savignat, le nouveau député LR de la circonscription. Le candidat de droite reçoit lui l’aide de Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse ou Gérard Larcher.

« L’appui d’une ancienne ministre ou du président du Sénat sur un marché est forcément un coup de pouce. Les gens disent : "on vous a vus à la télé". Ça permet de mobiliser davantage son camp », explique le parlementaire. « Je pense que le discours de Wauquiez sur la ruralité, un thème cher aux habitants de la circonscription, a davantage porté ses fruits que la défense du bilan des six premiers mois par Edouard Philippe… Quelque chose me dit que le Premier ministre ne se déplacera pas forcément pour les partielles à venir… », ironise-t-il.

« Le Premier ministre ne s’interdit pas d’y aller si besoin »

L’entourage de la candidate battue évacue : « La défaite est plus liée au fait qu’elle appartenait à la majorité plutôt que par la présence de telle ou telle figure du gouvernement à côté d’elle ». Même réponse du côté de Matignon : « Voir le chef du gouvernement soutenir un candidat de la majorité présidentielle reste assez classique ». D’autres déplacements sont-ils prévus pour les partielles à venir dans le Loiret, en Haute-Garonne, en Guyane, à Mayotte et dans une circonscription des Français de l’étranger ?

« Rien n’est fixé pour l’instant à l’agenda. Mais le Premier ministre ne s’interdit pas d’y aller si besoin », nous dit-on. L’entourage de Christophe Castaner confirme deux déplacements : « Le délégué général ira apporter tout son soutien et son énergie en Haute-Garonne et en Guyane ».