«MACRONISM»«Renew Britain» est-il vraiment le jumeau britannique d'En marche?

«Renew Britain»: Le nouveau parti britannique est-il vraiment le jumeau d'En marche?

«MACRONISM»Outre-Manche, les Britanniques se sont inspirés d'En marche pour créer un nouveau parti politique...
Laure Cometti

Laure Cometti

L'essentiel

  • Le parti Renew Britain est officiellement lancé ce lundi.
  • Le mouvement centriste appelle la société civile à renouveler la classe politique et organise une grande marche dans le Royaume-Uni.
  • «20 Minutes» a passé le parti au crible de son «macronomètre» pour vérifier si le mouvement britannique s'inspire vraiment d'En marche.

Des macronistes outre-Manche. Un nouveau parti politique a vu le jour au Royaume-Uni : Renew Britain organise ce lundi une conférence de presse pour officialiser son lancement. « Nous nous sommes beaucoup inspirés d’En mawche [comprendre : En marche] », nous assure depuis Londres l’un des cofondateurs, James Torrance. Ce nouveau mouvement a bien des points communs avec le parti créé par Emmanuel Macron il y a bientôt deux ans.

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Le profil : société civile

Comme En marche !, Renew Britain veut présenter des candidats issus de la société civile aux prochaines élections législatives, prévues en 2022, dans chacune des 650 circonscriptions du Royaume-Uni. « Nous voulons recruter des gens qui ne font pas partie du monde politique », annonce James Torrance. A titre d’exemple, il déroule le CV du triumvirat actuellement à la tête du mouvement. « Je ne suis pas un professionnel de la politique. J’ai travaillé dans le privé en tant que consultant et comptable. Sandra Khadouri a travaillé à la communication d’institutions internationales dans des zones de conflit. James Clarke est consultant pour des start-up ».

Le trio de trentenaires en appelle à la société civile pour étoffer les rangs du parti, en s’appuyant sur un rejet des partis traditionnels, jugés responsables de « l’impasse politique actuelle ». Sur son site, il est possible de postuler en ligne pour être candidat(e) Renew, ça ne vous rappelle rien ?

Taux de macronite : 2/4

Contrairement à son grand frère français, Renew Britain n’a pas de tête d’affiche de l’envergure d’un Emmanuel Macron, ni de vieux briscards de la politique comme En marche cru 2016. Mais il attire à ce stade surtout des cadres des grandes villes, comme En marche.

L’ADN politique : ni gauche, ni droite, mais pro-UE et pro-business

« Nous voulons prendre le meilleur de la droite et de la gauche et construire une autre offre politique, loin des extrêmes. Nous sommes modérés et centristes ». On croirait entendre un marcheur mais il s’agit toujours de James Torrance, qui a appris de l’élection française qu’il pouvait être judicieux de cibler l’électorat centriste. « Très frustrés par l’action du gouvernement depuis le vote sur le Brexit, nous avons décidé de proposer quelque chose de différent des partis traditionnels ». En juin 2017, un an après le référendum sur la sortie de l’Union européenne, le nom de domaine renewbritain.org était enregistré.

Le parti promet aussi de lutter contre les inégalités, notamment de revenus, tout en assumant un ADN « capitaliste ». « Nous pensons que le meilleur moyen de résoudre les problèmes du Royaume-Uni est d’avoir une économie de marché forte », précise Renew Britain.

Taux de macronite : 3/4

L’Europe en étendard, une position ni à gauche ni à droite et un libéralisme économique assumé : voilà qui ressemble comme deux gouttes d’eau à LREM.

La méthode : porte-à-porte et adhésion gratuite

Si Renew Britain a déjà une identité politique, le parti compte affiner ses propositions et son programme en interrogeant les Britanniques de tout le royaume, via un questionnaire en ligne mais surtout une vaste opération de porte-à-porte baptisée « Listen to Britain tour » (« la tournée Écouter la Grande-Bretagne ») initiée début février pour une durée de six semaines. « On s’est largement basé sur la Grande marche [en français dans le texte] », assume James Torrance. Les bénévoles se rendront notamment dans des zones où la population a majoritairement voté pour la sortie de l’UE.

Deux semaines après le lancement de son site, Renew Britain compte un millier de bénévoles selon sa direction. « Nous n’avons pas de système d’adhésion formelle, et c’est certainement une leçon que nous avons tirée d’En marche : ce n’est pas très attractif de faire payer les gens pour rejoindre un parti », précise le cofondateur. Il est possible de proposer ses services de bénévole en ligne, de s’inscrire à la newsletter ou de faire un don, mais nul besoin de verser une cotisation pour adhérer au mouvement, qui revendique « environ 10.000 personnes impliquées ».

Taux de macronite : 4/4

Même leur site ressemble au nôtre », s’amuse-t-on au QG parisien de La République en marche. Le parti ne soutient pas officiellement le mouvement britannique mais Alexandre Holroyd, député des Français de l’étranger se réjouit que « d’autres partis œuvrent au renouvellement de la classe politique ». Et la députée de l’Essonne Amélie de Montchalin a donné sa bénédiction dans une vidéo tournée en anglais. Allez, ça vaut bien un 4/4.

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Le succès ?

Le calendrier électoral britannique est moins favorable à celui qui a vu naître En marche en France. Il y aura bien des élections locales en mai 2018, mais les élections générales (qui renouvelleront la Chambre des Communes) n’auront pas lieu avant quatre ans. Quant à l’organisation d’un nouveau référendum sur l’appartenance à l’UE, la décision est entre les mains du gouvernement. Renew Britain espère rassembler les 48 % d’électeurs ayant voté pour rester dans l’UE, et faire croître l’opinion anti-Brexit pour convaincre Downing Street de convoquer un nouveau scrutin.

En attendant, l’initiative suscite la curiosité et une large couverture dans la presse… comme En marche, un temps qualifié de « bulle médiatique ».