Les six points à retenir de la polémique autour de Nicolas Hulot

Rumeurs sur Nicolas Hulot: Les six points à retenir de la polémique

ACCUSATIONSLe ministre de l’Ecologie est au cœur d’une affaire d’accusations d’harcèlement sexuel, après un article du journal «Ebdo»…
O. P.-V.

O. P.-V.

L'essentiel

  • Le magazine «Ebdo» a publié ce vendredi une enquête rapportant deux accusations contre Nicolas Hulot.
  • Le ministre de l'Ecologie nie tout comportement déplacé.
  • Le parquet de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) confirme «une version contradictoire quant au consentement à la relation sexuelle» dans l'un des deux cas.

Est-ce le début d’une affaire Nicolas Hulot ? Le ministre de la Transition écologique et solidaire fait l’objet d’un article du magazine Ebdo, paru ce vendredi, relayant deux accusations contre l’ancien animateur télé. 20 Minutes fait le point sur ce que l’on sait.

Que dit l’article d’Ebdo ?

Le journal évoque deux cas distincts. Le premier remonterait à « l’été 1997 ». « Nicolas Hulot aurait abusé » d’une femme dans l’une de ses maisons, écrivent les auteurs de l’article. Il s’agit de la petite-fille de François Mitterrand, 20 ans à l’époque, comme l’a écrit Le Point. Celle-ci a déposé une plainte en 2008, l’année suivant la prescription de dix ans dans ce type de cas, pour que « soit dressé un procès-verbal racontant sa version des faits ».

Ebdo ajoute qu’elle en a parlé à plusieurs reprises à Nicolas Hulot ces dernières années, le magazine sous-entendant que ce serait la raison des multiples abandons de l’écologiste dans la course à la présidentielle (2007, 2012, 2017). « Ma fille l’a tenu à bout de fusil », dit le père de la victime présumée au journal.

L’autre cas évoqué par Ebdo concerne une ancienne salariée de la Fondation Hulot. Entendue dans le cadre de l’enquête autour de Denis Baupin, ancien député EELV, elle avait avancé des faits de harcèlement de la part d’un ancien employeur. Le magazine indique que plusieurs personnes au sein d’Europe-Ecologie-Les Verts pensaient qu’il s’agissait de Nicolas Hulot. L’ancienne salariée a démenti.

Comment se défend Nicolas Hulot ?

Le ministre a pris les devants en se présentant sur BFMTV jeudi matin pour anticiper la parution de l’hebdomadaire. Sur le cas de la plainte déposée en 2008 par la petite-fille Mitterrand : « Elle a été classée sans suite car non seulement l’affaire était prescrite, mais j’ai été auditionné par les gendarmes à ma demande, et les enquêteurs ont très rapidement considéré qu’il n’y avait rien qui permettait de poursuivre cette affaire. » Sur le cas de son ancienne salariée, qu’il aurait harcelée : « La réponse est non et je le dis avec autant de force que la personne en question, qui est parfaitement identifiée, avec laquelle je suis en contact, vous dira la même chose. »

« Pourquoi réagir aux rumeurs sur BFMTV-RMC ? "A un moment, je n’en peux plus (…) Ma vie pour mes enfants va être différente" explique Nicolas Hulot pic.twitter.com/fibbpkNPcQ — BFMTV (@BFMTV) 8 février 2018 »

Nicolas Hulot a en outre fait référence à l’incidence de cette polémique sur sa vie de famille et a assuré ne pas avoir pensé à démissionner. Interrogé directement par Ebdo, le ministre a parlé de « pur mensonge ».

Comment réagit le gouvernement ?

Edouard Philippe a indiqué n’avoir « aucune raison de douter de la parole » de Nicolas Hulot. Emmanuel Macron est sur la même ligne, l’Elysée rappelant ne pas envisager de « départ d’un ministre tant qu’il n’y a pas de mise en examen ». Benjamin Grivaux, le porte-parole du gouvernement, a également assuré qu’en conseil des ministres, Nicolas Hulot avait reçu « l’entier soutien » du président de la République.

L’ancien animateur peut également compter sur l’appui de sa collègue Agnès Buzyn, qui a dit comprendre « sa douleur face à des insinuations, parce qu’en fait le journal n’apporte pas de faits, il insinue, il colporte une rumeur ».

Que dit la famille Mitterrand ?

L’avocat de la famill a transmis un communiqué à l’AFP, déplorant que le nom de la victime ait été publié par Le Point « contre son consentement [dans] une tempête médiatique visant Monsieur Nicolas Hulot. Elle-même et sa famille ne cautionnent en aucune manière la publicité » autour de la polémique et « elle a dit dès le départ aux journalistes de l’Ebdo qu’elle ne souhaitait pas cette médiatisation, mais elle n’avait aucun pouvoir de s’y opposer ». Au sujet de sa plainte en 2008, elle n’a « sous aucune forme, réactivé celle-ci, ni auprès de son protagoniste, ni auprès de quiconque ».

Que dit le parquet ?

Le parquet de Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine, a publié un communiqué jeudi soir, confirmant le dépôt d’une plainte le 11 juillet 2008 contre Nicolas Hulot pour un fait de viol qui se serait produit entre le 9 et le 11 juin 1997. L’actuel ministre a été entendu le 29 août 2008, puis la plainte a été classée sans suite car les faits étaient prescrits. Le parquet ajoute dans son communiqué que « les deux protagonistes avaient une version contradictoire quant au consentement à la relation sexuelle ».

Quelles suites à cette polémique ?

Invitée de Quotidien sur TMC jeudi soir, la journaliste Anne Jouan, co-auteure de l’article, a expliqué que son journal avait de potentielles autres révélations sur le ministre de l’Ecologie. « D’autres femmes nous ont contactés depuis ce matin, concernant Nicolas Hulot, pour dire des choses absolument similaires », deux femmes exactement, a-t-elle précisé. Le prochain numéro d’Ebdo sera dans les kiosques le 16 février.