POLEMIQUEGrosses tensions à l’Assemblée sur la question de l’absentéisme des députés

Grosses tensions à l'Assemblée nationale autour des propos de Rugy sur l'absentéisme des députés

POLEMIQUEClémentine Autin a dénoncé «un antiparlementarisme écoeurant agité par un tout petit président de l'Assemblée»...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les déclarations récentes du président de l'Assemblée François de Rugy sur les sanctions pour les députés «multirécidivistes de l'absence» ont à nouveau suscité des tensions mercredi, lors de la réunion du bureau, notamment avec LFI, ont rapporté des participants. Pas à l'ordre du jour, le sujet est revenu dans les questions diverses, lors de cette réunion de la plus haute instance collégiale du Palais Bourbon.

François de Rugy (LREM) avait exprimé sa volonté dimanche sur BFMTV de faire «appliquer strictement» les sanctions financières pour les députés qui seraient «multirécidivistes de l'absence», pouvant atteindre «4.320 euros d'amende» en cas de présence à moins des deux tiers des scrutins solennels.

«Ca s'est tendu sur les sanctions»

«Ca s'est tendu sur les sanctions», a déclaré l'Insoumise Clémentine Autain, selon qui d'autres élus, notamment de droite, sont intervenus sur ce point, certains étant «très remontés». Un autre participant a confirmé que les sanctions avaient «fait débat».

Alors que la réunion était en cours, Clémentine Autain a diffusé un tweet qui a envenimé les discussions: «Pour 3 députés sur 577 concernés depuis juin, Rugy met sur la table la sanction financière pour absentéisme», a-t-elle écrit, dénonçant «un antiparlementarisme écoeurant agité par un tout petit président de l'Assemblée».

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«François de Rugy n'a pas du tout apprécié mon tweet en pleine séance», a déclaré la députée. Elle avait déjà eu auparavant «un échange musclé» avec le président de l'Assemblée qui, selon elle, «pointait du doigt la mélenchosphère et ses attaques contre lui».

Un participant a déploré pour sa part des «attaques personnelles injustes, fausses et insultantes» et affirmé que la majorité avait «serré les rangs autour de François de Rugy».

Dans l'échange, le président de l'Assemblée «a rappelé que certains députés d'opposition eux-mêmes n'hésitaient pas à tweeter des photos de l'hémicycle vide et d'en faire un argument politique. Il a rappelé que "ce n'est pas lui qui a mis le sujet sur la table", mais que tout est "parti de l'absence des trois quarts des députés» le 22 janvier pour la résolution appelant à un nouveau traité de l'Elysée entre la France et l'Allemagne, a souligné un autre participant. «François de Rugy a simplement mis en lumière que le règlement n'était pas appliqué», a relevé un autre membre du bureau, soulignant que «la même règle» s'applique au Sénat.

Autre sujet de tensions

Un autre sujet a provoqué des tensions, cette fois entre le premier questeur Florian Bachelier (LREM) et le président de l'Assemblée concernant la prise en charge de la location d'un pied-à-terre parisien pour les députés pas élus de la capitale ou de la petite couronne.

Après plusieurs dissensions entre eux ces derniers mois notamment sur les économies, «il y a eu encore une passe d'armes», a indiqué un membre du bureau, car le montant de la prise en charge proposé par le questeur, de 1.200 euros mensuels, a été abaissé par François de Rugy à 900 euros. Cette prise en charge, qui «ne pourra, en aucune manière, concerner une résidence principale», «sera exclusive des autres solutions d'hébergement proposées par l'Assemblée», selon un communiqué de la présidence. Seuls les députés n'ayant pas un «bureau chambre» et qui, «pour la plupart, étaient jusqu'ici hébergés dans des hôtels dont les nuitées étaient déjà prises en charge par l'Assemblée» pourront en bénéficier.

Cela devrait entraîner un million d'euros d'économies annuelles en nuits d'hôtel, mais deux millions doivent être budgétés pour cette nouvelle solution, soit finalement une dépense supplémentaire d'un million, pour 256 députés éligibles.