SOCIAL«T'es le Premier ministre? N'importe quoi», lance un SDF à Edouard Philippe

«T'es le Premier ministre? N'importe quoi», lance un SDF à Edouard Philippe en maraude avec le Samu social

SOCIALLe dialogue a tourné court entre deux sans-abri et le Premier ministre...
Le Premier ministre Edouard Philippe
Le Premier ministre Edouard Philippe - LUDOVIC MARIN / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

«T’es le Premier ministre ? N’importe quoi ! Fais voir ta carte ! » Le dialogue a tourné court entre deux sans-abri et Edouard Philippe, qui a participé lundi soir à une maraude avec le Samu social à Paris.

Boulevard de l’Hôpital dans le XIIIe arrondissement. Au coin d’une rue, deux SDF mal en point sont installés sur une bouche d’aération, deux compagnons d’infortune debout à leurs côtés. Ils pestent contre « la neige, le froid, la flotte » qui tombe depuis la matinée sur les trottoirs de la capitale.

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L’équipe du Samu social, vêtements beiges et chasubles bleues, est accompagnée d’un petit aréopage : Edouard Philippe, le ministre de la Cohésion des Territoires Jacques Mézard, une poignée de conseillers et d’officiers en civil.

« Mais vous Monsieur, vous êtes qui ? »

« Mais vous Monsieur, vous êtes qui ? », s’impatiente alors Patrice, debout avec un manteau rouge. « Je suis le Premier ministre », répond Edouard Philippe.

« Non ! Je vous crois pas… Montrez-moi votre carte ! T’es Premier ministre ? N’importe quoi », lance-t-il, incrédule, la voix rauque et épuisée.

Patrice raconte sa galère, l’hôtel à deux pas où il loge qui lui coûte « 700 euros, avec mes 800 euros de pension », la banque qui refuse sa carte d’identité « alors qu’elles ont toutes été prolongées de cinq ans », la rue qui le guette.

L’équipe du Samu social essaie, elle, de convaincre les deux SDF ivres de ne pas passer la nuit dehors sur leur matelas de fortune : « on les connaît. L’un des deux, quatre fois sur cinq il accepte ».

50.000 places dans le logement social

Lundi soir malgré l’activation du plan grand froid en Ile-de-France, on a dû refuser du monde au 115, comme l’a constaté le Premier ministre un peu plus tôt au central téléphonique du Samu social à Ivry-sur-Seine.

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« A la fois, on manque de places et on manque de sorties. On a un dispositif qui est complètement saturé et dont les gens ne sortent pas », résume Eric Pliez, le président du Samu social.

S’il continue à créer des places d’urgence face aux forts besoins, l’exécutif cherche à établir une politique de moyen terme, notamment en créant 50.000 places dans le logement social et dans des pensions de familles pour réduire le recours, massif et coûteux, aux hôtels.

« Il faut essayer de trouver des solutions qui ne soient pas simplement d’urgence », a déclaré le Premier ministre, tout en reconnaissant que « même quand on met les moyens, ça reste très compliqué de trouver des solutions efficaces et durables ».