Les Républicains: Laurent Wauquiez contesté avant le raout de samedi
PREMIERE•Avant la tenue d'un Conseil national de Les Républicains, le président de parti Laurent Wauquiez fait face à plusieurs difficultés...A.-L.B. avec AFP
L'essentiel
- Un Conseil national du parti Les Républicains se tient samedi à Paris.
- Cette grande réunion du parti est présidée par Laurent Wauquiez, élu par les militants en décembre 2017.
- Ce dernier est contesté par ses anciens concurrents, quand de nombreux membres du parti quittent le mouvement.
Après son passage à l’Emission politique de jeudi soir, Laurent Wauquiez vit samedi son premier Conseil national du parti Les Républicains comme président du parti de droite. Le raout à la Mutualité à Paris va être l’occasion de dévoiler le futur bureau politique du parti (80 membres désignés dont 50 parlementaires). Sa présidence va revenir à Jean Leonetti, après le refus de Valérie Pécresse.
Un « cabinet fantôme » pour contrer le gouvernement d’Emmanuel Macron devrait aussi être révélé. « Il y aura deux profils : des jeunes talents » et « des députés compétents sur un certain nombre de sujets techniques », selon le vice-président du parti, Damien Abad, citant notamment les députés Aurélien Pradié et Pierre-Henri Dumont.
Hémorragie des membres
Mais avant les congratulations de samedi, Laurent Wauquiez apparaît en difficulté. Le mouvement est marqué par une vague de départs, de mises en retrait et de non-renouvellement de cotisations, à l’instar d’Alain Juppé, maire de Bordeaux.
Par ailleurs, ses deux anciens concurrents pour la présidence du parti le contestent, s’estimant sous-représentés au bureau politique. Maël de Calan et Florence Portelli ont écrit en fin de semaine une lettre commune à Laurent Wauquiez lui demandant de « reconsidérer [sa] position » et de « respecter [ses] engagements ».
Contestation des anciens concurrents
« Tu nous as proposé une représentation au bureau politique inférieure de moitié à ce qui devait ressortir du scrutin de décembre - 10 représentants sur 80, sans compter les membres de droit que tu nommes pour la plupart d’entre eux », écrivent les deux ex-candidats. Ils demandent « une vingtaine de postes » à eux deux, selon Maël de Calan.
« Si Laurent Wauquiez est le premier stalinien de l’histoire de la droite, ce sera sans moi », a pour sa part déclaré Florence Portelli, la maire de Taverny (Val-d’Oise). Les deux anciens candidats menacent de « se faire entendre en dehors » des instances s’ils n’obtiennent pas gain de cause.
« Mur d’antipathie qu’il a lui-même construit »
Autre point compliqué pour Laurent Wauquiez : ses nombreuses inimitiés et une mauvaise image dans tous les sondages d’opinion. « Laurent Wauquiez est d’un niveau intellectuel et culturel extrêmement élevé. Mais il est face à un mur d’antipathie qu’il a lui-même savamment construit », résume un cadre du parti.
Membre de sa majorité en Auvergne-Rhône-Alpes, Philippe Langenieux-Villard en a même fait un livre dont le titre est Le Dangereux (Ed. Philippe Rey). L’auteur avertit de la « menace » de « voir accéder aux plus hautes fonctions de l’Etat un homme dangereux par son caractère, ses méthodes et, pire, son idéologie changeante ».
Dans son entourage, on reconnaît que sur sa problématique d’image, « on ne la balaie pas d’un revers de main ». Et qu'il faudra du temps pour espérer la modifier.